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L’abandon de poste : la hantise des entreprises

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6 minutes de lecture
bureau vidé par des employés ayant fait un abandon de poste

La gestion des effectifs d’une entreprise peut s’avérer un véritable casse-tête pour les services RH. L’abandon de poste d’un salarié fait partie de ces problématiques bien souvent compliquées à gérer.

Dans une telle situation, l’employeur a plusieurs solutions qui s’offrent à lui comme le licenciement.

Mais qu’est-ce que l’abandon de poste exactement ? Peut-il être considéré comme de l’absentéisme ? Comment l’entreprise doit-elle réagir ? Quelles conséquences et pour quelles sanctions ? Comment l’éviter ? Petit tour d’horizon.

Abandon de poste : de quoi s’agit-il ?

L’abandon de poste correspond à un salarié qui quitte son poste de travail sans autorisation de l’employeur ou qui est coupable d’absences injustifiées durant ses heures de travail.

Pour faire simple, l’absence doit être illégitime. Un employé qui ne revient pas travailler après un arrêt maladie, qui ne se présente pas à son poste ou qui s’absente sans raison valable et sans avertir son manager est considéré comme fautif.

Événement redouté par les employeurs, l’abandon de poste n’est pas considéré comme une démission. Absent du code du travail, il est bien souvent difficile à gérer pour les entreprises.

Selon Pôle Emploi, l’INSEE et le service statistique du ministère du Travail, aucun chiffre n’existe pour quantifier les abandons de poste en France.

La procédure de l’abandon de poste

Lorsque l’employeur prend connaissance d’une absence injustifiée d’un salarié, il doit dans un premier temps connaître les raisons de la non-présence de ce dernier.

Pour cela, il doit donc le contacter pour en savoir un peu plus. Il va déterminer si cette absence est valable comme cela serait le cas pour un accident ou une situation personnelle délicate.

Après 48 heures sans nouvelles du collaborateur, l’employeur peut considérer cette absence comme un abandon de poste et peut donc délivrer une mise en demeure qui est un acte qui oblige son destinataire à honorer ses obligations.

Dans ce cas précis, il s’agit de respecter les obligations légales inscrites dans le contrat de travail.

Lorsqu’il reçoit la mise en demeure, l’employé peut la contester en fournissant un justificatif, reprendre son poste de travail ou ne pas réagir.

S’il reprend son activité professionnelle, l’employeur n’est plus en mesure de le licencier mais il peut tout de même le sanctionner.

En revanche, si le salarié ne donne pas suite et que l’abandon de poste est donc bien définitif, l’entreprise peut engager une procédure de licenciement sous 2 mois.

À noter que ce délai passé, l’employeur ne sera plus en droit de le licencier ni même de le sanctionner.

L’employé sera alors convoqué à l’entretien préalable au licenciement puis recevra une lettre de licenciement pour abandon de poste en fonction du déroulement de l’entretien.

boîte en carton avec des objets suite à un licenciement

Abandon de poste : CDD et CDI

Qu’ils soient en CDD ou en CDI, les salariés peuvent réaliser un abandon de poste.

Et les sanctions seront les mêmes et dans la majeure partie des cas, cela aboutit à une rupture de contrat de travail et d’un licenciement.

Les apprentis ou les intérimaires sont aussi concernés puisque l’abandon de travail peut mener à l’arrêt de la mission sur décision de l’employeur.

Abandon de poste vs démission

L’abandon de poste et la démission sont deux modes de rupture du contrat de travail tout à fait différents.

Surtout, ils n’ont pas la même signification et le taux d’engagement. Si le premier laisse présager l’envie de partir de l’employé, la seconde est sans équivoque et marque l’arrêt de la collaboration.

En effet, la démission est une volonté unilatérale du salarié de mettre fin à son contrat de travail.

Elle est annoncée clairement et généralement, c’est une décision mûrie, réfléchie et sans retour possible.

L’abandon de poste caractérisé par une absence non-justifiée est bien souvent l’option choisie par des employés qui veulent quitter l’entreprise mais ne veulent pas pour autant démissionner par peur des procédures ou simplement par commodité.

femme prise de dos sur un quai prête à prendre un bateau après avoir posé sa démission

Quelles conséquences ?

Souvent définie comme une bonne alternative à la démission, l’abandon de poste s’accompagne cependant de conséquences plus ou moins importantes pour le salarié. Ce n’est pas un acte anodin.

Dans un premier temps, l’employeur qui le constate va suspendre le contrat de travail du salarié.

Ainsi, il n’est plus dans l’obligation de verser un de salaire et ce, jusqu’à la rupture définitive du contrat de travail.

La procédure est parfois longue. Ce qui peut entraîner un manque à gagner pour le déserteur durant une période assez longue.

En termes d’indemnités d’ailleurs, l’abandon de poste prive le salarié d’indemnité de licenciement et d’indemnité de préavis lorsqu’il est prononcé pour faute grave.

Seule, l’indemnité de congés payés doit être versée.

Aussi, comme nous le précisions plus haut, l’entreprise peut licencier l’employé si l’abandon de poste est avéré.

En plus de la perte d’un travail, cela peut faire tâche dans un CV et entraver la progression professionnelle.

Si le salarié qui quitte son poste est en CDD, il peut également dire au revoir à la prime de précarité.

Qui plus est, un individu qui a choisi d’abandonner son poste ne pourra pas signer de nouveau contrat de travail tant que le précédent n’est pas rompu.

Enfin, notons que le salarié ne pourra pas s’inscrire à Pôle emploi pour percevoir l’allocation chômage durant le temps de la procédure de licenciement.

Pourquoi un employé quitte son poste sans prévenir ?

Cela peut effectivement interroger. Pourquoi tant d’employés optent pour cette solution expéditive et, reconnaissons-le, peu flatteuse ?

S’il n’existe pas de chiffres officiels, on sait que l’abandon de poste est une pratique bien trop populaire.

Ne soyons pas dupe, le chômage est la principale raison qui motive à quitter son travail.

Le licenciement pour faute simple ou grave, résultant d’un abandon de poste, permet de bénéficier de l’Allocation chômage d’aide au retour à l’emploi (ARE).

Dans la plupart des cas, ce sont des salariés à qui l’on a refusé une rupture conventionnelle.

Ils veulent partir mais ne veulent pas démissionner et ne pas profiter de leurs droits au chômage.

Dans d’autres situations, l’abandon de poste peut être le reflet du ras-le-bol d’un employé, comme un cri d’alarme.

Stress au travail, burn-out, mauvaise ambiance ou problèmes familiaux, les raisons personnelles qui poussent ces travailleurs à franchir le pas sont nombreuses.

Heureusement, il existe certaines astuces pour limiter les abandons de poste et éviter le ghosting en entreprise.

Comment éviter l’abandon de poste ?

Quand déserter est une pratique trop fréquente, c’est qu’il est probablement motivé par des raisons imputables au fonctionnement de votre structure.

Pour le réduire, et encore mieux l’éviter, vous pouvez mettre en place plusieurs mesures :

  • Revoir votre stratégie RH : Pour que votre entreprise puisse grandir et conserver tous ses talents, il est primordial de définir et suivre une stratégie RH solide et adaptée à vos employés. Si elle n’est pas en adéquation avec leurs aspirations ou contraire à leurs attentes, elle peut générer de la frustration et le départ de certains d’entre eux ;
  • Interroger vos salariés : c’est souvent la conséquence finale d’un mal-être ou d’une envie d’ailleurs. N’hésitez pas à communiquer avec vos salariés, à échanger régulièrement avec eux par des entretiens individuels et des questionnaires anonymes. Le but est de prendre la température au sein de vos équipes et d’éviter leur départ ;
  • Mettre l’accent sur le bien-être : Le bonheur au travail est essentiel ! Les individus de la nouvelle génération accordent une importance particulière au bien-être en milieu professionnel. À vous de développer une culture d’entreprise efficace avec des avantages sociaux et un Employee Value Proposition de qualité ;
  • Renforcer la QVCT : La qualité de vie et des conditions de travail est aujourd’hui essentielle en entreprise. Mettez en place un environnement de travail optimal pour que vos employés se sentent bien au sein de votre structure. En leur proposant un cadre professionnel agréable, vous pouvez réduire considérablement le taux d’abandon de poste ;
  • Responsabiliser les salariés : Il arrive parfois qu’un salarié souhaite quitter une société par manque de considération ou parce qu’il ne progresse pas. Pensez à responsabiliser vos salariés et à les impliquer dans la vie dans votre entreprise. Il faut qu’ils se sentent importants et investis d’une mission ;
  • Anticiper et prévoir : L’abandon de poste n’arrive généralement pas du jour au lendemain. Il y a souvent des signes avant-coureurs, des événements qui vont pousser l’employé à choisir cette option. Soyez attentif et anticipez au mieux. L’objectif est d’éviter le pire et de prévenir toute fuite d’un salarié ;
  • Fidéliser les employés : Pour éviter l’abandon de poste, rien de mieux que d’avoir des employés attachés aux valeurs de l’entreprise. C’est pour cela qu’il est crucial de développer votre marque employeur. Aussi, favorisez la mobilité interne pour fidéliser encore un peu plus vos collaborateurs.

 

Si l’abandon de poste est tant redouté par les sociétés, c’est qu’il peut parfois être soudain. Surtout, les salariés n’ont aucun scrupule lorsqu’ils optent pour cette démarche.

En tant qu’employeur, il est de votre devoir de limiter les dégâts et de donner envie à vos employés de vous rester fidèles.

Béatrice est senior content manager chez Factorial. Sa principale mission : vous inviter à venir, vous donner envie de rester et vous inciter à revenir. Elle a commencé son aventure dans les ressources humaines il y a environ 6 ans et ça continue ! Comme une voiture tout-terrain, elle raffole du hors-piste et n'hésite pas à se frotter à d'autres univers (elle était à une époque une commerciale acharnée qui négociait la vente de formations professionnelles).

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