En France, les horaires décalés concernent de nombreux salarié(e)s. Ces heures de travail qui se déroulent en dehors du temps de travail standard sont encadrées par la loi.
Travail de nuit, tôt le matin ou encore le week-end, les horaires décalés peuvent avoir un impact considérable sur la santé des employé(e)s.
Mais que sont les horaires décalés exactement ? Qui est concerné ? Comment les mettre en place de la meilleure des manières en entreprise ? Suivez le guide !
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Les horaires décalés, c’est quoi ?
Les horaires décalés, également appelés horaires atypiques, correspondent aux horaires de travail non conventionnels qui sortent du schéma standard.
Cela concerne notamment le travail :
- Le soir (entre 21 heures et minuit) ;
- La nuit (entre 21 heures et 6 heures du matin) ;
- Le samedi, le dimanche et les jours fériés ;
- En horaires de travail irréguliers ou cycliques en fonction des semaines (3×8, 2×12) ;
- En horaires coupés et/ou flexibles ;
- En travail posté équipes successives alternantes (travail posté) ;
- Sur appel ou astreintes ;
- Etc.
Ainsi, les horaires décalés ne respectent pas le schéma habituel appliqué en entreprise comme le fait de travailler du lundi au vendredi avec deux jours de repos que sont généralement le samedi et le dimanche.
Qui est concerné par le travail en horaires décalés ?
Le travail en horaires atypiques est fortement appliqué dans les domaines de l’industrie, du commerce, de la restauration mais également de la santé ou de la sécurité, des secteurs où le travail doit souvent être assuré en continu.
Selon une étude de la Dares publiée en octobre 2022, 45 % des salariés en France ont travaillé au moins une fois en horaires décalés. Si le travail le soir est le plus répandu (36 %), les non-salariés sont encore plus concernés par le travail en horaires décalés puisqu’ils étaient 78 % à pratiquer au moins un horaire atypique.
Toujours selon cette étude, les femmes salariées travaillent légèrement moins en horaires atypiques que les hommes (44 % contre 46 %).
Enfin, les cadres travaillent plus le soir (37 %) tandis que les employés travaillent plus le week-end (45 % le samedi et 27 % le dimanche). Le travail de nuit est le plus souvent répandu chez les ouvriers (15 %).
Comment mettre en place les horaires décalés ?
Mettre en place le travail en horaires décalés requiert de l’anticipation et surtout de la prévention. Dans un premier temps, il faut savoir que le Code du Travail encadre scrupuleusement le travail en horaires atypiques.
Des impératifs de sécurité et de protection de la santé des salarié(e)s sont à prendre en considération. Pour appliquer les horaires décalés au sein de votre structure, certaines mesures sont à déployer.
Être en accord avec le Code du travail
Les horaires décalés sont encadrés par la loi et doivent absolument respecter certaines règles. Tout manquement ou abus peut s’accompagner de sanctions pour la société.
Par exemple, le travail de nuit doit commencer au plus tôt à 21h et s’achèver au plus tard à 7h. Le travail en équipes successives doit suivre des schémas horaires en 3×8 ou en 2×8. Les horaires décalés du weekend doivent s’accompagner de longues pauses.
Surtout, il est impératif de respecter le repos hebdomadaire et d’obtenir l’accord du CSE ou du syndicat d’entreprise avant la mise en place d’horaires atypiques. Si les heures de travail de l’entreprise sont régies par une convention ou accord collectif, le texte devra être révisé, modifié et approuvé.
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Instaurer des mesures d’aménagement du travail
Le passage en horaires décalés, même sur une courte période, est un changement radical pour les employé(e)s. Pour une transition en douceur et réussie, il est conseillé d’aménager les conditions de travail.
Augmentation du nombre de jours de congés, périodes de repos plus longues, horaires flexibles, diversification des tâches, outils de travail adaptés… L’objectif est de faciliter cette transition afin de mieux faire accepter le système d’horaires décalés.
Faire de la prévention
Le recours aux horaires décalés s’accompagne de changements notables en termes de rythme de travail et en qualité de vie. Travailler de nuit ou à des heures peu conventionnelles peut avoir des conséquences sur la santé.
C’est pour cela qu’il est primordial de faire de la prévention afin de réduire les risques liés aux horaires atypiques. La prévention permettra de faire accepter plus facilement ce changement radical aux collaborateurs et collaboratrices.
Favoriser la communication
Les salarié(e)s doivent être impliqué(e)s dans le processus de décision et connaître pertinemment tous les enjeux liés aux horaires décalés. Communiquer avec vos équipes est le meilleur moyen de garantir une transition saine et réussie.
En vous dirigeant vers une nouvelle organisation de travail, il est crucial d’obtenir l’aval et l’adhésion de l’ensemble des salarié(e)s. Qui plus est, une fois le passage en horaires atypiques acté, il faudra avertir les équipes avec suffisamment d’anticipation.
Mesurer et réduire l’exposition aux facteurs de risques
Une évaluation des risques doit être opérée par l’employeur et des actions sur l’environnement et l’organisation de travail doivent être menées. D’ailleurs, le Code du travail précise les obligations de l’employeur en matière de sécurité et de protection de la santé mentale et physique des travailleurs.
Avant d’opter pour les horaires décalés, l’employeur devra donc étudier les risques et les réduire au maximum. Le système en horaires atypiques requiert une certaine rigueur. En effet, un suivi pertinent doit être mis en place afin de respecter les temps de repos et de travail de chaque salarié(e).
Avec un outil de suivi du temps, vous pouvez optimiser le suivi des horaires décalés et réduire les risques professionnels. Surtout, vous pourrez organiser plus facilement les plannings de vos équipes pour assurer un fonctionnement sans faille de votre organisation.
Travail en horaires décalés et effets sur la santé
Si certaines entreprises n’ont parfois pas le choix d’opter pour le travail en horaires décalés, il faut cependant savoir que ce type d’organisation de travail s’accompagne d’inconvénients, notamment en matière de santé.
Les horaires décalés ont un impact significatif sur la santé physique : fatigue, manque de sommeil, risques d’accident… Elles participent grandement au dérèglement de l’horloge interne des employé(e)s.
Dans certains secteurs où les tâches manuels sont de mise, des accidents musculaires peuvent vite survenir. Le corps étant fatigué, il est moins résistant et propice aux défaillances. Le travail de nuit est fréquemment présenté comme celui qui altère le plus la santé physique des travailleurs et travailleuses.
Mais les horaires décalés ont également un impact sur la santé mentale. Stress, anxiété, irritabilité ou encore troubles de l’humeur, cette façon de travailler joue sur le mental comme sur le psychologique.
Les horaires atypiques créent un décalage entre le rythme de vie de l’employé(e) et celui de son entourage, ce qui peut engendrer dépression et même causer des problèmes d’ordre familial.
Le travail en horaires décalés complexifie la gestion de la vie privée et sociale. Il est donc important de connaître les inconvénients qui l’accompagnent pour éviter le burnout.
