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La grande démission : un problème bientôt [ou déjà] français ?

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5 minutes de lecture
la grande demission

La pandémie de Covid-19 aura causé de nombreux dégâts, notamment sur le marché du travail. Aux Etats-Unis, la grande démission a touché de nombreux salariés, en proie à de nouvelles aspirations.

Ce mouvement, synonyme d’un ras-le-bol de certains travailleurs, continue de grandir. D’ailleurs, il pourrait bien se propager en Europe et même en France.

Lumière sur un phénomène qui remet en question le statut de l’employé.

La grande démission, c’est quoi ?

La grande démission ou Great Resignation en anglais désigne un phénomène de démissions professionnelles massif qui a commencé aux États-Unis, au sortir de la première grande crise épidémique du Covid-19.

Ce mouvement qui implique de démissionner du jour au lendemain a déjà contaminé de nombreux travailleurs, surtout les jeunes générations qui se sont souvent mises en scène sur les réseaux sociaux.

À l’origine du phénomène ? Les questionnements nés de la crise sanitaire et ses conséquences. En effet, les employés ont pris conscience de la précarité de leur emploi. Ils ont entrepris de favoriser leur bien-être tout en trouvant un équilibre parfait entre vie professionnelle et personnelle.

L’inflation des prix, la stagnation des salaires, la détérioration des conditions de travail et la recherche d’un « mieux ailleurs », ont vu naître cette grande démission où le rapport de force entre employé et employeur se retrouve inversé. 

La grande démission, un phénomène américain

The Great Resignation est donc un mouvement qui a pris naissance aux Etat-Unis. Selon une étude réalisée par Willis Towers Watson, presque 48 millions d’américains auraient démissionné en 2021. En 2022, ils étaient plus de 4 millions par mois à quitter leur emploi.

Dans un pays ultra capitaliste et où le coût de la vie est affolant, ce phénomène interpelle d’autant plus. La pandémie et les nombreux confinements sont à l’origine de cette vague de démission massive. En conséquence, l’individu semble avoir requalifié ses priorités.

Cependant, le danger était déjà aux portes des entreprises. Les jeunes diplômés et la génération Z ont profondément modifié le marché du travail.

Leurs attentes sont aujourd’hui bien différentes que celles de leurs aïeux. Si le salaire a toujours de l’importance, le bien-être au travail et effectuer un job qui a du sens sont devenus des priorités.

L’objectif : gagner moins pour vivre mieux ! Et cette philosophie concerne toutes les catégories de la population américaine, de la classe moyenne à la plus pauvre en passant par ceux qui ont un niveau de vie plus aisé.

Aux Etats-Unis, il est facile de quitter son job. Dans la plupart des cas, pas besoin de préavis et c’est pourquoi les démissions ont souvent été soudaines et rapides. 

Mais la grande démission ne rime pas forcément avec chômage. La plupart ont retrouvé du travail, dans un domaine qui leur plaît plus et où ils peuvent jouir d’une plus grande reconnaissance. D’ailleurs, le taux de chômage aux Etats-Unis est actuellement de 3,6 %.

Surtout, ce désengagement a permis de redistribuer les cartes et de redonner du pouvoir aux salariés qui peuvent ainsi dicter leurs règles et imposer certaines requêtes comme le télétravail ou des conditions de travail plus flexibles.

Le travailleur d’aujourd’hui a envie de voyage, de mobilité, d’autonomie. Il est prêt à faire des concessions si son emploi ne lui convient pas et qu’il le prive de sa liberté.

Pour faire face à cette décadence, les entreprises américaines ont mis en place des « stay interview«  ou entretiens de fidélisation. Le but ? Échanger avec les employés pour connaître leur état d’esprit et anticiper une envie de départ.

Et la grande démission en France ?

Si la grande démission n’a pas encore contaminé l’Europe, certains pays connaissent quelques frémissements. En France, 470 000 personnes auraient quitté leur emploi au premier trimestre de 2022, soit 20% de plus que l’année précédente.

La première raison de ces départs est souvent liée au salaire. En effet, nombreux sont les employés à réaliser que leur rémunération n’est pas en adéquation avec leurs missions et le poste qu’ils occupent.

Avec la baisse du pouvoir d’achat et l’augmentation croissante du coût de la vie, le calcul est rapide.

Mais il serait réducteur de se focaliser uniquement sur le côté pécuniaire. Dans certains secteurs comme celui de la restauration, les cadences de travail et la difficulté de la tâche sont souvent la raison de ce désengagement.

La pénibilité du travail et l’importance d’occuper un poste qui a du sens sont d’ailleurs des motivations pertinentes de démission chez les plus jeunes.

D’ailleurs, une récente étude d’OpinionWay montrait que 42 % des français de moins de 35 ans envisagent de quitter leur poste.

La France n’est donc pas à l’abri. Et comme son voisin lointain américain, le Covid et tout ce qu’il a engendré a changé les mentalités.

Reste à savoir si c’est un phénomène qui va perdurer ou si ce n’est qu’un effet de mode !

Entreprise : comment éviter la grande démission ?

Fort heureusement, il existe, en tant qu’employeur, des solutions pour éviter d’être touché par ces démissions intempestives.

Offrir des conditions de travail optimales

On le sait, les salariés actuels privilégient fortement leur environnement de travail et les conditions qui l’accompagnent. C’est d’ailleurs pour cela que la QVCT est un enjeu de taille pour toutes les entreprises.

Pour que vos employés se sentent bien au sein de votre société et pour qu’ils aient surtout envie d’y rester, misez sur leur bien-être et mettez en place un cadre de travail agréable.

Locaux accueillants, outils de qualité, horaires aménagés, événements extra-professionnels… Faites de vos bureaux un espace de vie convivial !

Soigner votre culture d’entreprise

La culture d’entreprise, un enjeu également crucial. Elle représente l’ensemble des valeurs véhiculées par votre organisation et se doit d’être en accord avec celles de vos employés. 

En soignant votre culture d’entreprise et votre communication interne, vous fidélisez vos salariés et leur permettez de s’identifier à votre structure. Mieux encore, cela vous offre la possibilité de renforcer votre marque employeur et d’attirer de nouveaux talents.

Valoriser vos employés

La grande démission est le fruit d’un système où le salarié n’est qu’un pion parmi d’autres. Les nombreuses personnes qui ont quitté leur poste souffraient d’un manque criant de reconnaissance.

Les employés sont en quête de sens et cherchent à occuper un poste qui a de l’importance.

Pour éviter le désengagement de vos troupes, n’hésitez pas à valoriser vos employés et à leur confier des tâches qui comptent.

Favoriser la flexibilité

Même si cela peut paraître un peu difficile à admettre, la pandémie aura eu quelques effets positifs sur notre société, et notamment dans le monde professionnel.

Les façons de travailler ont changé et le télétravail s’est démocratisé.

Être à temps plein au bureau est devenu has been et les employeurs sont dans l’obligation d’offrir plus de souplesse et d’autonomie à leurs collaborateurs, sous peine de les voir quitter le navire.

Travail en home office, flex office ou encore horaires aménagés, la flexibilité est de mise.

Gérer le temps de travail

Le problème de la grande démission est en partie lié à une charge de travail trop importante. Pour éviter la lassitude de vos salariés, mieux vaut répartir les tâches et bien gérer le temps de travail.

La répartition des missions doit se faire de façon juste tout en conservant le fragile équilibre entre vie professionnelle et personnelle. L’objectif est d’éviter la surcharge de travail, le stress, le burn-out et toutes ces dérives qui pourraient pousser vos collaborateurs à prendre la sortie.

 

Si la grande démission ne s’est pas encore installée en France, elle est un danger qui guette les entreprises. Le meilleur moyen d’endiguer le phénomène est encore de l’anticiper !

Béatrice est senior content manager chez Factorial. Sa principale mission : vous inviter à venir, vous donner envie de rester et vous inciter à revenir. Elle a commencé son aventure dans les ressources humaines il y a environ 6 ans et ça continue ! Comme une voiture tout-terrain, elle raffole du hors-piste et n'hésite pas à se frotter à d'autres univers (elle était à une époque une commerciale acharnée qui négociait la vente de formations professionnelles).

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