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Quelles règles s’appliquent au travail de nuit en entreprise ?

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11 minutes de lecture
Quelles règles s'appliquent au travail de nuit en entreprise ?

Le travail de nuit est une réalité dans plusieurs secteurs d’activité, notamment dans la santé, l’industrie ou les transports. Cependant, le travail de nuit est strictement encadré en France pour protéger les travailleurs soumis à des rythmes différents.

Voyons en détail ce qu’est le travail de nuit, les droits des travailleurs nocturnes, les impacts sur la santé et sa gestion en entreprise.

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SOMMAIRE

Logiciel de gestion du temps

Qu’est-ce que le travail de nuit ?

Le travail de nuit en France est défini par le Code du travail comme toute activité professionnelle effectuée entre 21 heures et 6 heures du matin. Il ne doit être utilisé qu’en cas de nécessité absolue, notamment pour des raisons de continuité de service ou d’impératif économique. En effet, travailler de nuit comporte des risques pour la santé, et la législation veille à limiter ces pratiques.

Nouvelles précisions :

  • Un salarié travaillant de nuit ne peut pas dépasser 8 heures consécutives par période de 24 heures, sauf dispositions particulières.
  • Droit au repos : Un repos compensateur quotidien d’au moins 11 heures doit être garanti après chaque nuit de travail.

Dès qu’un employé effectue des heures nocturnes, il est considéré comme travailleur de nuit. Ses conditions de travail sont différentes de celles de la journée, notamment en termes de luminosité, de rythme circadien et de disponibilité des services.

Selon les secteurs, il y a des dérogations. Dans le monde des spectacles vivants et des discothèques, le travail de nuit se fait sur une période d’au moins 7 heures successives, compris entre minuit et 5 heures du matin.

Les droits des travailleurs de nuit

Les salariés qui travaillent de nuit bénéficient de droits spécifiques prévus par la législation française. En plus du salaire majoré, plusieurs garanties existent pour protéger leur santé et leur bien-être.

  • Majoration salariale en fonction des conventions collectives
  • Suivi médical : Tous les travailleurs de nuit doivent bénéficier d’un suivi médical renforcé, avec une visite obligatoire avant de commencer et des visites régulières au moins une fois par an.
  • Adaptation des conditions de travail : L’employeur doit prendre toutes les mesures de protection nécessaires pour assurer la sécurité des travailleurs de nuit et limiter les risques.

Exemple pratique : Un employé dans l’industrie qui effectue régulièrement des heures de nuit peut bénéficier d’une majoration salariale de 20% ainsi que de jours de repos compensateurs supplémentaires après une semaine complète de travail nocturne.

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Comment sont calculées les heures de nuit ?

Les heures de nuit sont calculées sur la période allant de 21h à 6h. Toute heure effectuée durant cette tranche horaire est considérée comme du travail de nuit, ce qui ouvre droit à une compensation spéciale. Les heures de nuit doivent être exceptionnelles et limitées dans le temps pour protéger la santé des salariés.

Dans certains secteurs, des dérogations existent permettant d’étendre la durée du travail de nuit à 12 heures, mais cela reste rare et très encadré par des accords collectifs.

Le recours au travail de nuit doit être exceptionnel et respecter les cadres fixés par les articles L. 3122-2 et L. 3122-3 du Code du travail. Il peut être instauré par un accord collectif ou d’établissement, une convention ou un accord de branche.

Ce type d’accord doit spécifier plusieurs éléments essentiels :

  • Motivations du travail de nuit
  • Définition du créneau nocturne
  • Compensations prévues
  • Mesures d’amélioration des conditions de travail
  • Dispositifs en place pour maintenir l’équilibre vie professionnelle et personnelle
  • Égalité professionnelle entre les femmes et les hommes (accès à la formation…)
  • Temps de pause

En l’absence d’accord collectif, l’employeur doit sérieusement négocier avec les syndicats et obtenir une autorisation de l’inspecteur du travail. Le délai de décision de l’inspecteur est de 30 jours. En cas de désaccord, un recours hiérarchique est possible.

Le travail de nuit pour les jeunes travailleurs (y compris les apprentis) de moins de 18 ans est totalement interdit. Il ne pourront en aucun cas travailler durant ces horaires :

  • Entre 20 heures et 6 heures pour les jeunes de moins de 16 ans ;
  • entre 22 heures et 6 heures pour les adolescents de 16 à 18 ans.

En général, les employeurs ne peuvent pas non plus obliger leurs salariés qui travaillent la nuit à effectuer plus de 40 h par semaine. Sous certaines conditions, les salariés peuvent effectuer jusqu’à 44 h en moyenne sur une période de 12 semaines consécutives.

EXEMPLE : Si un collaborateur travaille 48 heures hebdomadaires pendant 6 semaines d’affilée, puis 40 heures les 6 semaines suivantes, il aura alors travaillé en moyenne 44 heures hebdomadaires sur la période de 12 semaines consécutives. Son temps de travail ne dépasse donc pas les durées maximales hebdomadaires de travail autorisées.

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Impacts du travail de nuit sur la santé

Le travail de nuit peut avoir des répercussions importantes sur la santé des travailleurs. Le dérèglement des cycles circadiens (l’horloge interne du corps) peut entraîner des troubles du sommeil, une fatigue chronique, voire des risques accrus de maladies cardiovasculaires.

Voici les principaux effets du travail de nuit sur la santé :

  • Troubles du sommeil : Le travail de nuit perturbe le rythme naturel du corps, ce qui peut entraîner des insomnies et une mauvaise qualité de sommeil.
  • Fatigue chronique : En raison du manque de sommeil réparateur, les travailleurs de nuit sont plus sujets à la fatigue, ce qui affecte leur performance et augmente le risque d’accidents.
  • Problèmes cardiovasculaires : Plusieurs études ont montré que les travailleurs de nuit sont plus susceptibles de développer des maladies cardiaques et de l’hypertension.

Les secteurs qui nécessitent le travail de nuit

Le travail de nuit est indispensable dans certains secteurs d’activité. On retrouve principalement :

  • La santé : Infirmiers, médecins et autres personnels soignants travaillent régulièrement la nuit pour assurer une continuité des soins.
  • Le transport et la logistique : Les conducteurs de poids lourds, les agents de fret et les employés de la logistique sont également des profils habituels du travail nocturne.
  • L’industrie : Certaines usines fonctionnant 24/7 demandent aux ouvriers de travailler de nuit pour maintenir la production.

À NOTER : Dans le secteur hospitalier, le personnel soignant effectue régulièrement des heures de nuit pour assurer la continuité des soins. Par exemple, un infirmier travaillant dans un hôpital peut bénéficier d’une prime de nuit de 20% de son salaire horaire et, après plusieurs nuits consécutives, il a droit à des jours de repos supplémentaires pour compenser la fatigue accumulée.

Comment sont payées les heures de nuit ?

Le travail de nuit peut être rémunéré de différentes façons, selon la convention collective qui régit l’entreprise ou l’accord d’entreprise entre le salarié et son établissement.

Le tarif de nuit commence dès lors qu’un salarié a travaillé au moins 3 heures et au minimum deux fois par semaine. Toutefois, en l’absence d’accord, un salarié qui a travaillé 270 heures de nuit sur une période de référence de 12 mois consécutifs peut revendiquer le travail de nuit.

Si la demande de l’employeur a été faite à la dernière minute, le salarié bénéficiera d’une majoration supérieure à celle prévue lorsque les heures de travail de nuit ont été anticipées.

Majoration des heures de nuit

L’employeur n’a aucune obligation de majorer les heures de nuit puisque la loi ne prévoit pas de rémunération supplémentaire. Par contre, la rémunération des heures nocturnes est prévue par un accord collectif ou une convention collective applicable en fonction de l’entreprise.

Il est donc possible que certaines entreprises ne prévoient pas de majoration, mais uniquement un repos compensateur, qui est la seule contrepartie obligatoire. D’autres prévoient une majoration pouvant aller jusqu’à 100 %.

En fonction du calcul du temps de travail, la majoration de paiement va varier :

  • 10% pour les heures de travail comprises entre 21H et 22H ou entre 5H et 6H du matin
  • 30% pour celles habituellement effectuées entre 22H et 5H du matin
  • 60% pour des heures de nuit occasionelles ou exceptionnelles.

Exemple de calcul de majoration

La convention collective des travailleurs du secteur de la poissonnerie prévoit un salaire de nuit majoré de 20% pour les travailleurs de nuit.

Celle-ci est calculée à partir de la rémunération d’un salarié de catégorie et coefficient équivalents travaillant le jour, sur la base des heures effectuées entre 21 h et 5 h.

Travail habituel

« Pour tous les salariés, majoration de 20 %, calculée sur la rémunération d’un salarié de même catégorie et coefficient travaillant le jour, pour les heures effectuées entre 22 h et 5 h. Majoration supprimée par accord du 12-1-2006 non étendu ».

Travail occasionnel

« Pour les salariés travaillant occasionnellement de nuit entre 22 h [21 h] et 5 h, majoration de 25 %, portée à 40 % si le travail en horaire nocturne occasionnel est demandé par l’employeur le jour même [la veille de l’exécution] ».

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Convention collective 51 et heure de nuit

Grâce à la convention collective nationale des établissements privés de 1951, l’ancienneté du salarié est pris en compte lors de la revalorisation des salaires, qui augmentent de 1 % tous les ans.

Les salariés en temps complet et partiels peuvent  bénéficier de cette prime d’ancienneté. La CCN51 prévoit également la distribution de primes pour le travail de nuit, le dimanche ou lors des jours fériés. Ces indemnités sont inscrites dans la convention collective 51.

Ainsi, un salarié qui exerce sa fonction :

  • Plus de 5 heures, entre 21 h et 6 h du matin, percevra une indemnité de 1,03 points.
  • Nuit entière, il touchera une indemnité de 1,68 points.
  • 8 heures consécutives, le dimanche où un jour férié est indemnisé de 12,32 points.

Quel est le montant du SMIC de nuit ?

Il n’existe pas de SMIC de nuit. Ainsi, les heures de nuit sont calculées sur la base du SMIC même si certaines entreprises prévoient une compensation salariale selon l’accord collectif.

En 2024, le SMIC net atteint 1 398,69 euros par mois pour 35 heures par semaine. En brut, il est de 1 766,92 euros.

Le SMIC horaire brut est de 11,65 euros. Il est toutefois important de préciser qu’il s’agit ici d’un chiffre indicatif. Les cotisations sociales qui sont retenues sur le SMIC horaire peuvent varier selon la fiche de paie.

Le taux horaire du SMIC est défini chaque année par le gouvernement. Ce sont les salariés qui travaillent à temps partiel qui toucheront ce taux horaire au lieu du SMIC mensuel basé sur les 35 heures.

Comment sont payées les heures supplémentaires de nuit ?

Par définition, une heure supplémentaire correspond à chaque heure de travail effectuée au-delà des 35 heures hebdomadaires fixées par la loi ou au-delà des 1 607 heures annuelles.

Le nombre d’heures supplémentaires est fixé par la convention collective ou l’accord de branche dans la majorité des cas. La loi prévoit un plafond de 220 heures par salarié, mais ce dernier peut vouloir travailler plus. Il devra bénéficier d’un repos compensateur en échange.

Les heures supplémentaires de nuit sont réalisées entre 21 heures et 7 heures du matin. Il y a une majoration de 75 %, contre 50 ou 25 % pour des heures supplémentaires de jour. Le taux peut toutefois être en dessous de celui mentionné ci-dessus si la convention collective le prévoit.

Majoration des heures supplémentaires

Le montant des heures supplémentaires varie selon les dispositions conventionnelles. En cas d’absence de ce genre de disposition, il faudra appliquer les taux mentionnés précédemment (25 ou 50 %).

Même si un accord de branche, une convention ou un accord d‘entreprise prévoit leur propre taux de majoration, celui-ci ne peut en aucun cas être inférieur à 10 %.

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Un employeur peut-il contraindre un employé à passer d’un travail de jour à un travail de nuit ?

Non, vil ne peut pas obliger un salarié de travailler la nuit. En réalité, le passage à un horaire de nuit représente une modification fondamentale du contrat de travail. Il nécessite alors le consentement du salarié, même si son contrat initial stipule qu’il accepte de travailler à la fois de jour et de nuit.

L’employeur doit faire sa proposition au salarié par lettre recommandée avec accusé de réception. Le salarié a un mois pour donner sa réponse. Bien entendu, le salarié peut refuser de travailler la nuit dans certaines circonstances, notamment en cas d’obligations familiales impérieuses, telles que la garde d’enfants ou la prise en charge d’une personne dépendante.

Le refus du salarié de travailler la nuit ne peut en aucun cas être considéré comme une faute professionnelle. Dans ce cas, l’employeur a deux options : annuler la proposition de modification du contrat de travail ou entamer une procédure de licenciement. Cette démarche garantit à la fois les droits du salarié et les obligations de l’employeur, en respectant les conditions légales entourant le travail de nuit.

Comment passer d’un travail de nuit à un travail de jour ?

Les travailleurs de nuit qui veulent récupérer un poste de jour ont la priorité pour obtenir un emploi dans leur catégorie professionnelle ou équivalent. L’employeur doit leur fournir la liste des postes disponibles.

Un travailleur de nuit peut être réaffecté à un poste de jour à la hauteur de ses qualifications, de manière définitive ou temporaire, dans les cas suivants :

  1. Obligations familiales impérieuses incompatibles avec le travail de nuit (comme la garde d’un enfant ou la prise en charge d’une personne dépendante).
  2. Problèmes de santé, attestés par le médecin du travail, qui rendent impossible le travail de nuit.

POINT IMPORTANT : Sauf en cas d’impossibilité justifiée par écrit de proposer un poste de jour correspondant à la qualification du salarié ou en cas de refus du salarié d’une offre de poste de jour correspondant à sa qualification et sa rémunération, l’employeur ne peut pas rompre le contrat de travail du travailleur de nuit en raison de son inaptitude médicale au poste.

Une salariée enceinte peut demander ou se voir recommander par le médecin du travail d’être mise à nouveau à un poste de jour pendant sa grossesse et jusqu’à la fin du congé post-natal.

Conclusion

Le travail de nuit est une réalité pour de nombreux secteurs essentiels, mais il doit être utilisé avec précaution. La législation française prévoit des protections spécifiques pour les travailleurs de nuit, qu’il s’agisse de la majoration salariale, des jours de repos compensateur, ou encore du suivi médical renforcé.

Bien que nécessaire dans certains domaines, il est important que les employeurs veillent à limiter ses effets négatifs sur la santé et à respecter les règles strictes qui encadrent ce type de travail

Logiciel de gestion du temps

FAQ sur le travail de nuit

Quel temps de pause pour le travailleur de nuit ?

Pour un travail nocturne d’une durée de 6 heures effectives, le temps de pause est au moins 20 minutes. Il est rémunéré sur la base du taux horaire sans majoration.

Comment est payé un dimanche travaillé de nuit ?

La législation française prévoit une majoration de salaire pour les heures travaillées le dimanche, sauf si des accords collectifs prévoient des compensations spécifiques. La majoration de salaire pour le travail dominical est généralement fixée à 25%. Les salariés qui travaillent le dimanche bénéficient donc d’une augmentation de leur taux horaire, calculée à partir du salaire de base.

Qu’est-ce qu’une prime de nuit ?

Les travailleurs de nuit bénéficient d’une prime de nuit en compensation des conditions de travail particulières liées aux horaires nocturnes. Elle varie en fonction des conventions collectives et du secteur d’activité, mais elle est généralement comprise entre 10% et 30% du salaire horaire de base. Cette prime vise à reconnaître les effets du travail nocturne sur le bien-être des salariés, notamment en matière de fatigue et de déséquilibre du rythme de vie.

Oumaima est une experte de l'analyse de données mais pas que. Au sein de l'équipe de content marketing, elle prête parfois sa plume pour rédiger des articles informatifs, utiles et pratiques pour les RH.

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