Alors que les questions environnementales intéressent de plus en plus les entreprises, de nouveaux dispositifs voient le jour pour réduire l’empreinte carbone des salarié(e)s. Le temps de trajet responsable fait partie de ces systèmes à portée écologique.
Selon l’Ademe, l’avion pollue deux fois plus que le TGV pour un trajet en France et sur une destination européenne. Le TTR a donc pour objectif de réduire l’impact des employé(e)s sur l’environnement tout en améliorant la qualité de vie.
Mais qu’est-ce que le temps de trajet responsable ? Qui peut en bénéficier ? Pourquoi et comment le mettre en place ? Lumières sur cette approche novatrice.
Table des matières
Le TTR c’est quoi ?
Le Temps de Trajet Responsable (TTR) est un dispositif qui consiste à offrir un ou plusieurs jours de congés supplémentaires aux collaborateurs qui choisissent un mode de transport écoresponsable pour leurs vacances ou départs en weekend.
En réalité, les TTR sont en réalité des jours » semi off » puisque durant leur trajet, les employé(e)s sont invité(e)s à travailler sur leur temps de voyage et en fonction de leur connexion. Cela permet aux salarié(e)s de pouvoir assumer certaines de leurs missions tout en se déplaçant de façon plus écologique.
C’est l’entreprise française Ubiq, spécialisée dans la location d’espaces de travail, qui a d’ailleurs été la pionnière dans l’instauration du TTR.
Train, co-voiturage ou encore vélo, l’objectif du temps de trajet responsable sert à réévaluer nos habitudes de déplacement en tenant compte de leur impact global, notamment sur l’environnement, la santé et la qualité de vie.
Le TTR, comment ça marche ?
Concrètement, en optant pour le temps de trajet responsable, le collaborateur ou la collaboratrice bénéficie d’une journée “semi-off ” à condition qu’il ou elle voyage avec un transport plus écologique.
D’ailleurs, les employé(e)s qui utilisent les TTR peuvent gérer leur temps de voyage comme bon leur semble et peuvent être “dispensé(e)s ” de certaines tâches, comme une participation à des réunions ou à des calls. Flexibilité et adaptabilité sont les maîtres-mots !
Ainsi, le temps de trajet responsable permet à chaque salarié(e) de bénéficier généralement d’un jour de congé tous les 6 mois soit 2 jours maximum par an. Il est aussi possible de découper ces journées en demi-journée pour encore plus de flexibilité.
Qui peut bénéficier du TTR ?
Si c’est à chaque entreprise d’en décider les contours, tous les employé(e)s peuvent profiter du temps de trajet responsable. Même les stagiaires et les alternants. Seul le cas des intérimaires peut poser question car leur situation contractuelle est assez particulière.
Pour pouvoir bénéficier du temps de trajet responsable, l’employé(e) doit remplir 3 conditions :
- Voyager avec un mode de transport responsable qui doit surtout être moins polluant qu’un trajet en avion ou seul en voiture (train, bus, covoiturage, bateau…) ;
- Effectuer un long trajet (le temps de distance peut être défini par l’employeur) ;
- Poser le TTR sur la journée ou demi-journée durant laquelle le voyage est effectué.
Le ou la salarié(e) n’aura plus qu’à présenter son titre de transport responsable pour justifier l’obtention du TTR. L’utilisation d’un logiciel comme celui de Factorial permettra de conserver le justificatif pour garder une trace.
Comment mettre en place le TTR en entreprise ?
Il est important de préciser que le temps de trajet responsable ne possède pas de cadre légal à proprement parler. En effet, ce n’est pas un dispositif inscrit dans le code du travail ou issu d’une loi quelconque.
Le TTR est un type de congés qui peut donc être appliqué selon le bon vouloir d’une entreprise.
Ainsi, ses règles et modalités d’attribution devront être décidées par l’entreprise. Pour le mettre en place, il existe plusieurs solutions :
- L’inscrire au règlement intérieur via une clause spécifique
- L’instaurer via un accord collectif d’entreprise en marge des avantages supplémentaires accordés aux employé(e)s
- L’ajouter par décision unilatérale de l’employeur, tout en respectant le principe d’égalité de traitement entre les salarié(e)s.
Quoiqu’il en soit, pour être viable, le temps de trajet responsable devra être adoubé par le CSE (s’il existe) ou à minima, par le ou les représentants du personnel.
Pourquoi adopter le TTR ?
Adopter le Temps de Trajet Responsable présente de nombreux avantages, tant pour les employé(e)s que pour l’entreprise :
- Réduction de l’empreinte carbone : C’est probablement la raison principale d’instaurer le TTR en entreprise. En optant pour des moyens de transport plus respectueux de l’environnement, chacun peut contribuer à la lutte contre le changement climatique et réduire son empreinte écologique. Et tout le monde y gagne…
- Renforcement des avantages sociaux : Les avantages sociaux en entreprise sont décisifs pour satisfaire les employé(e)s, recruter de nouveaux talents mais également pour les conserver. Dans un marché du travail concurrentiel, ce type d’avantage peut faire la différence
- Amélioration de la qualité de vie : Des trajets responsables peuvent réduire le stress, améliorer la santé physique et mentale, et permettre un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle
- Optimisation du temps : Le TTR ne vise pas à rallonger les trajets, mais à les rendre plus efficaces et agréables. Surtout, c’est un dispositif qui permet d’allier plaisir et travail puisque le temps de trajet peut être utilisé pour réaliser certaines tâches dans un cadre moins stressant
- Responsabilité sociale et environnementale des entreprises : De plus en plus d’entreprises intègrent le TTR dans leur politique de mobilité car cela permet d’engager l’organisation et l’ensemble des salarié(e)s dans une démarche éco-responsable. Qui plus est, en matière de RSE, c’est l’idéal
- Amélioration de la marque employeur : Ce type d’avantage permet de renforcer les valeurs et la marque employeur. Avec une génération qui accorde beaucoup plus d’importance aux questions écologiques que les travailleurs d’antan, le TTR est un levier supplémentaire de recrutement
Quelles limites pour le TTR ?
Si sur le papier, le temps de trajet responsable ne semble présenter que des atouts, il s’accompagne tout de même de quelques limites, en premier lieu logistiques.
En effet, tous les lieux du monde et d’Europe ne sont pas accessibles en train ou en co-voiturage. L’avion est parfois la seule alternative possible…
Qui plus est, le temps de trajet peut souvent être long, fastidieux et fatigant. Les conditions de déplacement ne sont pas toujours idéales et quand l’employé(e) doit travailler, l’affaire se corse.
Aussi, précisons que le TTR a un coût pour l’entreprise. Il est estimé entre 600 et 700 euros par salarié(e) par an. Et lorsque ce(tte) dernier(ère) ne peut pas assumer ses tâches à cause de difficultés de connexion ou de transport, les pertes sont plus grandes.
Enfin, il peut s’avérer compliqué pour les entreprises de maîtriser tous les aspects du temps de trajet responsable, notamment les faits et gestes de l’employé(e). Une relation de confiance est alors nécessaire.
Cependant, le TRR est un dispositif qui séduit de plus en plus de structures et d’individus. Cette démarche moderne épouse parfaitement les problématiques environnementales de notre époque. À vous de prendre le train du progrès !
