En France, 480 000 personnes seraient en situation de détresse psychologique au travail alors que 30 000 souffriraient des symptômes du burn out, soit 7 % (étude réalisée par l’Institut de veille sanitaire).
Des horaires supplémentaires, une charge de travail importante, des conditions de travail laissant à désirer, trop de pression… et c’est le burn out qui frappe à la porte. Toutes ces sources de stress causent souvent des problèmes de santé.
Comment reconnaître les symptômes du burn out ? Aussi, comment le soigner et l’éradiquer ?
Table des matières
Qu’est-ce que le burn-out ?
Le burn-out, également appelé syndrome d’épuisement professionnel en français, est un trouble lié au surmenage et à l’hyper stress. Dans la plupart des cas, il se manifeste par une fatigue extrême, de l’irritabilité, des troubles anxieux et par d’autres désordres psychiques.
Il est généralement causé par des conditions de travail frustrantes et démotivantes. Surcharge de travail, manque de reconnaissance, horaires décalés ou trop contraignants, pas ou peu de droit à la déconnexion, fatigue chronique sont autant de facteurs qui favorisent son apparition.
En plus d’un sentiment d’épuisement et d’une diminution de l’efficacité professionnelle, le burn-out au travail entraîne bien souvent des arrêts de travail plus ou moins longs.
Depuis 2019, l’Organisation Mondiale de la Santé reconnaît le burn-out comme une maladie professionnelle. Elle le définit même comme “ un syndrome résultant d’un stress chronique professionnel qui n’a pas été correctement géré ”.
Ce serait une raison pour laquelle vos collaborateurs pourraient se retrouver en arrêt maladie.
L’épuisement professionnel se définit comme un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail.
-OMS (Organisation mondiale de la santé)
Quels sont les simptômes du burn-out ?
Reconnaître un burn-out professionnel n’est pas si compliqué tant les symptômes sont nombreux et plutôt évocateurs, sur les plans physique et psychique.
De manière générale, il se manifeste par un état de fatigue extrême et constant, une diminution significative des performances professionnelles et une perte du sentiment d’accomplissement et de satisfaction au travail.
C’est pour cela que la qualité de vie au travail est si importante, car elle permet de réduire les risques de burn-out, qui se traduit par des symptômes variés.
Les symptômes physiques
Ce syndrôme se matérialise souvent par des symptômes physiques. Ils diffèrent d’une personne et l’autre, tout comme leur intensité.
Les symptômes reconnus sont :
- Une fatigue inhabituelle : C’est l’un des symptômes les plus fréquents. Une sensation d’épuisement chronique et persistante comme une lassitude envahit l’individu et l’affaiblit physiquement.
- Des troubles du sommeil type insomnie : Des difficultés à s’endormir, des réveils intempestifs ou un sommeil de mauvaise qualité sont bien souvent synonymes de burn-out. De plus, cela accentue la fatigue du salarié touché.
- Des tensions et des crampes musculaires : Face au surmenage, le corps humain réagit. Ainsi, des douleurs musculaires peuvent survenir et affecter considérablement l’employé.
- Une perte d’appétit : Ce symptôme est assez fréquent et est dangereux pour la santé. L’individu n’a plus d’appétit, ne se nourrit plus correctement et ne peut permettre à son corps de se régénérer.
- Des troubles digestifs : Un peu comme la perte d’appétit, des troubles digestifs peuvent apparaître, causés en grande partie par des problèmes émotionnels dûs au burn-out. Maux de ventre et d’estomac, diarrhée, constipation, indigestion…le corps souffre.
- Des maux de tête : Il entraîne très fréquemment des maux de tête. La fatigue n’y est pas étrangère mais la dimension psychique ne peut pas être négligée.
Symptômes psychiques
Si le burn-out au travail s’accompagne de signes physiques, c’est principalement sur le plan psychique qu’il est le plus virulent.
Voici les symptômes les plus répandus :
- Une perte de motivation : Le burn-out engendre une perte d’intérêt pour le travail. Le salarié n’est plus motivé pour accomplir ses tâches, ce qui peut causer une détérioration des relations professionnelles.
- Un sentiment de tristesse et d’anxiété généralisée : C’est un syndrome qui joue énormément sur le moral. L’employé souffre d’anxiété et d’angoisse à cause de son travail générant par la même occasion une sensation de tristesse constante.
- Une sensibilité accrue : Le burn-out génère de l’hypersensibilité, ce qui peut provoquer des réactions excessives ou disproportionnées. Colère, pleurs, irritabilité, agressivité, susceptibilité… les nerfs sont souvent à vif.
- Une perte d’estime de soi : C’est l’un des symptômes les plus pervers. Le salarié a l’impression d’être incapable d’assumer son rôle et ne se sent plus capable d’accomplir ces tâches. Cela entraîne chez lui une perte de confiance et un cynisme inhabituel, tant envers son travail qu’envers ses collègues.
- Des troubles de la mémorisation et/ou de l’attention : Là aussi, le burn-out peut avoir de graves conséquences sur la santé mentale. On note parfois des difficultés à mémoriser certaines choses et un déficit de l’attention conséquent. Ces manifestations psychiques n’aident pas à la réalisation professionnelle.
- Des troubles addictifs : Alcool, tabac, médicaments, drogues ou même nourriture, ce traumatisme est générateur d’addictions en tout genre. L’employé aura tendance à abuser de certains produits pour compenser son mal-être tant mental que physique.
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Quelles sont les causes du burnout ?
Les facteurs de stress déclencheurs peuvent varier selon la personne et l’organisation du travail.
Facteurs individuels
- Manque de contrôle sur les décisons en rapport avec le travail du salarié et les ressources nécessaires
- Attentes sur le poste pas clairement définies ou floues
- Milieu de travail toxique
- Isolement relationnel
- Absence ou manque d’équilibre vie pro-vie perso
- Difficulté à évoluer hiérarchiquement…
Facteurs organisationnels
- Manque de soutien,
- Définition des rôles ambigüe,
- Lourde charge de travail,
- Désorganisation du travail…
Reconnaître les signes du burn out
Avec l’apparition d’un ou plusieurs symptômes du burn out mentionnés plus haut, il est bien plus simple de reconnaître un collaborateur victime d’un épuisement psychologique.
Le salarié concerné devra consulter au plus vite et alerter son manager et/ou employeur s’il ressent certains troubles qui détériorent sa santé.
Mais pour identifier plus clairement un burn-out, il existe des tests d’auto-évaluation des symptômes :
- Le test MBI (Maslach Burn out Inventory) : Ce test de burn-out s’articule autour d’un questionnaire composé de 22 questions. Il est utilisé pour détecter les phénomènes physiques et psychiques du syndrome et explore 3 dimensions : l’épuisement émotionnel, la déshumanisation et le degré d’accomplissement personnel au travail.
- Le test CBI (Copenhagen Burnout Inventory) : Le CBI est également un test de burn-out. Il est très utilisé dans les sciences de la psychologie. Plus court, il se focalise davantage sur l’état d’épuisement professionnel de l’individu. Il se compose de 19 questions..
À noter : pour être reconnu comme maladie professionnelle, le salarié doit prouver un lien direct entre la maladie et son travail habituel. Aussi, la maladie doit avoir occasionné une incapacité permanente partielle d’au moins 25%.
Vous pouvez réagir vis à vis du burnout et vous le devez. Toute entreprise est responsable de la santé, l’hygiène et la sécurité au travail de ses collaborateurs.
Si vous avez vent de la souffrance d’un salarié, vous pouvez prendre les devants en sollicitant une visite auprès de la médecine du travail.
Comment lutter contre le burn-out ?
Fort heureusement, il existe des solutions pour prévenir et éviter les symptômes du burn-out. Mais également pour le soigner.
Dans un premier temps, il est primordial de favoriser le bien-être au travail. La QVT (qualité de vie au travail) est ultra importante et participe activement à la bonne santé mentale des employés.
Anticiper le burn-out est la meilleure façon de l’éviter. On le sait, il est essentiellement causé par le stress au travail. En tant qu’employeur, évitez de créer un environnement trop stressant et laissez vos salariés respirer.
D’ailleurs, la surcharge de travail mène souvent au surmenage. Ainsi, il est crucial de répartir les tâches entre vos équipes pour éviter le craquage de certains de vos employés.
Aussi, le burn-out s’accompagne de nombreux signes avant-coureurs. L’apparition des premiers symptômes du burn out aide grandement à le reconnaître. L’identifier permet d’empêcher son développement.
Cependant, s’il est déjà déclaré, il faudra le soigner. Pour cela, plusieurs options s’offrent au salarié concerné : repos, méditation, activité physique, médicamentation (attention aux excès), aide psychologique… à chaque individu ses remèdes.
De votre côté, n’hésitez pas à offrir des jours de repos ou simplement d’alléger les tâches du collaborateur sujet au burn-out. L’objectif est que votre employé se sente mieux et qu’il retrouve son efficacité professionnelle.
Le salarié en situation de burn out peut saisir l’inspection du travail s’il considère que les conditions de travail ont déclenché cette situation.
En tant qu’employeur, prenez les devants avec des mesures adaptées (contrôler le temps de travail de façon adéquate, faire des points régulièrement, faciliter la convivialité…). Et surtout sachez détecter les premiers symptômes de burn out.
Vous pouvez éviter des sanctions lourdes alors mieux vaut prévenir que guérir.