Le licenciement est toujours une étape difficile et délicate à la fois, tant pour l’entreprise que pour la personne concernée. Les raisons qui motivent une telle décision peuvent être multiples, c’est pourquoi il est important de comprendre les différentes facettes de ce processus et toutes les conséquences qui en découlent.
L’employeur comme le salarié doit connaître ses droits et obligations en matière de licenciement pour motif personnel ainsi que les procédures légales, les indemnités prévues par la loi et les éventuelles protections complémentaires.
Dans cet article, nous vous proposons de découvrir dans un premier temps quels sont les différents types de licenciements pour motif personnel. Nous verrons ensuite son déroulement, les indemnités auxquelles le salarié peut prétendre et les protections spécifiques qui peuvent s’appliquer selon sa situation. Nous examinerons également les étapes clés du processus, les droits du salarié et les recours possibles en cas de licenciement injustifié.
Table des matières
- Le licenciement pour motif personnel : qu’est-ce que c’est ?
- Comment se déroule un licenciement pour motif personnel ?
- Quelles sont les indemnités perçues en cas de licenciement pour motif personnel ?
- Quelles protections spécifiques s’appliquent lors d'un licenciement pour motif personnel ?
- La prévention face aux abus et les différents recours possibles
Le licenciement pour motif personnel : qu’est-ce que c’est ?
Le licenciement pour motif personnel se produit lorsqu’un employeur met fin au contrat de travail d’un salarié à cause de son comportement ou de ses actions en tant que personne.
Les principaux types de licenciement pour motif personnel
Dans la grande catégorie des licenciements pour motif personnel, on retrouve 4 motifs de licenciements. Les voici :
Disciplinaire
Le licenciement disciplinaire survient lorsque le salarié a commis une faute ou a fait preuve d’un comportement problématique au sein de l’entreprise. Violation des règles internes, absences injustifiées à outrance, comportement violent, vol ou encore harcèlement sont autant de motifs qui peuvent conduire à un licenciement disciplinaire.
Inaptitude
Le licenciement pour inaptitude se produit si le collaborateur est déclaré inapte à occuper son poste de travail en raison de problèmes de santé ou d’incapacité physique.
Cette inaptitude peut être temporaire ou définitive. Peu importe sa nature, l’entreprise se doit d’explorer toutes les possibilités de reclassement afin que la personne concernée puisse conserver sa place dans l’entreprise.
Si le reclassement est impossible, alors le licenciement est envisagé.
Faute grave
Si un salarié est licencié pour faute grave, c’est qu’il a commis une faute particulièrement grave qui rend impossible son maintien dans l’entreprise. Il peut alors être licencié sans délai, même pendant la durée du préavis.
La nature de cette faute doit être d’une gravité telle qu’elle remet en cause la confiance et la relation de travail entre l’employeur et le salarié. Elle peut inclure des actes de vol, de violence, de diffamation, de sabotage, de non-respect des consignes de sécurité ou un manquement majeur aux obligations contractuelles.
Faute lourde
Le licenciement pour faute lourde est l’étape au-dessus du licenciement pour faute grave. Il concerne des situations où le salarié commet une faute intentionnelle ou commet un acte de nature criminelle avec une intention manifeste de nuire à l’entreprise.
Les conséquences d’un licenciement pour faute lourde sont importantes car il est possible de perdre certains droits et indemnités habituellement accordés en cas de licenciement.
Peu importe le motif, il est important de toujours licencier avec tact et empathie un collaborateur.
Comment se déroule un licenciement pour motif personnel ?
Les étapes préliminaires
Avant de procéder au licenciement pour motif personnel, il faut :
- Convoquer la personne à un entretien préalable : cette convocation doit être écrite et stipuler la date, l’heure et le lieu de l’entretien. L’objectif de cet entretien est de permettre au salarié de s’exprimer sur les motifs du licenciement qui lui sont reprochés.
- Notifier les motifs du licenciement : cette notification, également écrite, doit comporter toutes les précisions et détails qui font référence aux faits reprochés. Elle permet au salarié de préparer sa défense et de présenter ses arguments lors de l’entretien.
L’entretien préalable
L’entretien préalable est une étape cruciale dans le déroulement du licenciement pour motif personnel. Il offre au salarié la possibilité de s’expliquer, de présenter sa version des faits et de fournir des éléments de défense.
Les règles à respecter
L’entretien préalable doit se dérouler dans un cadre formel au sein duquel le salarié peut s’exprimer librement, sans intimidation ni pression. Il doit être conduit de manière objective et impartiale.
Les droits du salarié
Pendant l’entretien préalable, le salarié a le droit d’être assisté par un représentant du personnel qui l’aide à préparer sa défense et mettre à plat ses arguments.
Le dossier et les éventuelles preuves présentées à son encontre peuvent être consultés.
La décision de licenciement
Après l’entretien préalable, la décision quant au licenciement du salarié doit être prise dans le respect de certains éléments. Les voici :
Les délais de réflexion
L’employeur ne peut pas prendre une décision immédiate après l’entretien préalable car il doit respecter le délai de réflexion. Ce temps permet d’examiner attentivement les arguments présentés par le salarié et d’y réfléchir à froid. La durée de ce délai est variable selon la législation et les accords collectifs du secteur.
La notification de la décision
Une fois la décision prise, l’employeur doit faire part de sa décision à l’intéressé. Cette notification doit indiquer les raisons du licenciement et la date à partir de laquelle il y a rupture du contrat de travail.
Il est crucial que toutes les étapes du déroulement du licenciement pour motif personnel soient respectées pour assurer la légalité et la validité du processus. Le respect des droits du salarié et des procédures légales contribue à éviter les contestations ultérieures et à garantir un traitement équitable lors de cette période délicate.
Quelles sont les indemnités perçues en cas de licenciement pour motif personnel ?
Dans cette partie, nous vous présentons les différentes indemnités auxquelles peut prétendre la personne licenciée selon sa situation.
Les indemnité de préavis
Compensation financière versée au salarié dans le cadre d’un licenciement pour motif personnel, cette indemnité correspond à la période pendant laquelle le salarié doit continuer à travailler après la notification de son licenciement. Si le salarié est dispensé d’effectuer son préavis, une indemnité équivalente à la rémunération de cette période est versée.
Les indemnité de licenciement
Cette indemnité est versée au salarié en complément de celle pour le préavis. Concernant son montant, il est déterminé par la loi, les conventions collectives ou tout simplement par le contrat de travail.
Son objectif est de compenser la perte d’emploi et les conséquences financières du licenciement. L’ancienneté peut avoir une influence dans le calcul.
Les autres indemnités
En plus des deux indemnités citées précédemment, d’autres indemnités peuvent être versées au salarié licencié pour motif personnel.
La compensation pour les congés payés
L’indemnité compensatrice de congés payés correspond à la somme versée au salarié en cas de rupture du contrat de travail, et ce peu importe la cause. Elle sert à compenser les congés auxquels le salarié aurait eu droit mais qu’il n’a pas pris avant la fin anticipée de son contrat.
Le montant de cette indemnité est calculé en fonction des congés auxquels le collaborateur avait droit mais dont il n’a pas profité.
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La non-concurrence
Dans certains cas, un salarié peut être soumis à une clause de non-concurrence qui l’empêche de travailler pour une entreprise estimée être concurrent directe suite à la fin de son contrat.
Si le licenciement fait suite à une faute du salarié, alors cette clause peut être appliquée. Dans ce cas, une indemnité de non-concurrence peut être prévue pour compenser cette restriction professionnelle imposée au salarié.
Quelles protections spécifiques s’appliquent lors d’un licenciement pour motif personnel ?
Certains salariés bénéficient de protections spécifiques lors d’un licenciement pour motif personnel en raison de leur statut ou de certaines situations particulières.
Les salariés “protégés”
Certaines typologies de collaborateurs comme les représentants du personnel, les délégués syndicaux, les membres du comité d’entreprise ou du comité social et économique ainsi que les membres du CHSCT (Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail) ont l’avantage de jouir d’une protection renforcée face aux risques de licenciement.
Cela se traduit par le fait qu’avant de procéder à leur licenciement, l’employeur doit obtenir l’autorisation préalable de l’inspection du travail.
Les femmes enceintes et les salariés en congé parental
Les femmes enceintes et les salariés bénéficiant d’un congé parental sont également protégés contre un licenciement abusif. Il est interdit de licencier une femme enceinte pendant sa grossesse mais aussi pendant un certain temps après la naissance de l’enfant. De même, les salariés en congé parental bénéficient d’une protection contre le licenciement pendant la durée de ce congé et pendant une période après son expiration.
La prévention face aux abus et les différents recours possibles
Pour éviter au maximum les abus et garantir la protection des salariés lors d’un licenciement pour motif personnel, il existe plusieurs mesures et différents recours possibles.
La discrimination et le harcèlement
Tout licenciement basé sur de la discrimination (race, genre, religion, âge ou orientation sexuelle) est parfaitement illégal. De même, une décision de licenciement fondée sur des actes de harcèlement moral ou sexuel n’est pas recevable.
Dans les deux cas, il faut déposer une plainte auprès des autorités compétentes pour demander réparation.
Comment contester un licenciement ?
Si un licenciement est jugé injustifié, la décision peut être contestée devant les juridictions compétentes comme le conseil des prud’hommes. La réintégration dans l’entreprise ou, à défaut, une indemnité compensatrice peuvent être accordées selon les cas.