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Licenciement économique : les obligations de l’employeur

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6 minutes de lecture
licenciement economique

Le licenciement économique a généralement mauvaise presse. En effet, il est souvent synonyme d’incertitude, tant pour l’employeur que pour le (la) salarié(e). C’est une démarche qui, bien que motivée par des raisons extérieures à la performance individuelle, reste lourde en implications et est entourée d’un cadre juridique strict et détaillé.

Il est donc nécessaire de saisir pleinement les nuances et les exigences du licenciement économique afin d’agir en toute conformité et préserver les intérêts de l’entreprise.

Dans cet article, nous vous détaillerons les obligations, les procédures et les précautions à prendre pour naviguer sereinement dans ce processus. Le licenciement économique n’aura plus de secret pour vous !

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Le licenciement économique : de quoi s’agit-il vraiment ?

Le licenciement économique est une procédure qui permet à l’employeur de mettre fin au contrat de travail d’un(e) salarié(e) pour des raisons indépendantes de sa personne. Il s’agit souvent d’une solution finale pour les entreprises en difficulté ou confrontées à des changements importants. Voici ce qu’il faut savoir.

Définition légale

L’article L1233-3 du Code du travail donne la définition du licenciement économique. Il s’agit d’un licenciement effectué par un employeur pour un ou plusieurs motifs non liés à la personne du salarié. Autrement dit, il ne s’agit pas d’une décision prise en raison de la performance, du comportement ou de l’aptitude du salarié, mais bien en raison de facteurs externes affectant l’entreprise.

Le motif du licenciement économique peut résulter de la suppression ou transformation d’un emploi, ou encore de la modification d’un élément essentiel du contrat de travail que le salarié refuse d’accepter.

Licenciement économique vs licenciement pour motif personnel

Il est essentiel de distinguer le licenciement économique du licenciement pour motif personnel. Le licenciement pour motif personnel est basé sur des raisons inhérentes à la personne du salarié, telles que son comportement, son insuffisance professionnelle ou d’autres raisons liées à son aptitude ou à sa conduite au travail.

À contrario, le licenciement économique est basé sur des raisons extérieures à la personne du salarié, telles que des difficultés économiques, des mutations technologiques ou une réorganisation de l’entreprise.

Les deux types de licenciement économique

Il existe deux catégories de licenciement pour motif économique :

  • Le licenciement économique individuel : Il concerne la rupture d’un seul salarié pour motif économique. La procédure est nécessairement plus simple et moins formelle que lors d’un licenciement collectif, mais doit être strictement respectée.
  • Le licenciement économique collectif : Il concerne la rupture de plusieurs salarié(e)s. la procédure varie en fonction du nombre de salarié(e)s concernés et de la taille de l’entreprise.
    • Moins de 10 salarié(e)s licenciés sur 30 jours : Dans ce cas, l’employeur doit consulter le comité économique et social (CSE) s’il existe, et informer la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Dreets). La procédure est relativement simplifiée.
    • Entre 10 et 49 salarié(e)s licenciés sur 30 jours : L’employeur doit mettre en place un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) et consulter le CSE. La Dreets doit également être informée.
    • 50 salarié(e)s et plus licenciés sur 30 jours : La procédure est plus complexe. L’employeur doit élaborer un PSE détaillé, consulter le CSE à plusieurs reprises et informer la Dreets. Les délais de consultation sont plus longs, et l’employeur doit également proposer des mesures d’accompagnement pour les salarié(e)s licenciés, comme des actions de reclassement ou de formation.

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Licenciement économique : les trois obligations incontournables de l’entreprise

Avant de prendre la décision de licencier, l’entreprise doit respecter plusieurs obligations légales pour garantir les droits des salarié(e)s et éviter d’éventuels litiges. Voici les trois obligations incontournables que chaque entreprise doit respecter lorsqu’elle envisage un licenciement pour motif économique.

#1 — Obligations préalables au licenciement

Avant d’entamer toute procédure de licenciement économique, l’entreprise doit s’assurer de la validité des motifs économiques invoqués. Ces motifs peuvent être liés à des difficultés économiques, des mutations technologiques, une réorganisation nécessaire à la sauvegarde de la compétitivité, ou encore la cessation d’activité de l’entreprise.

De plus, l’employeur doit informer et consulter le comité économique et social (CSE) sur les raisons du licenciement et les mesures envisagées pour limiter le nombre de licenciements. Cette consultation doit être effectuée en amont, permettant au CSE d’examiner les propositions de l’employeur et de formuler ses recommandations.

#2 — L’obligation de reclassement du salarié

L’une des obligations majeures de l’employeur est de chercher activement à reclasser le salarié au sein de l’entreprise ou du groupe auquel elle appartient. Cette obligation implique que l’employeur doit proposer à chaque salarié concerné par le licenciement économique un autre poste adapté à ses qualifications.

Le reclassement peut s’effectuer sur un poste équivalent ou, avec l’accord du salarié, sur un poste de catégorie inférieure. Si aucun poste n’est disponible au sein de l’entreprise, l’employeur doit élargir sa recherche au sein des autres entreprises du groupe, en France comme à l’étranger.

Si malgré tous les efforts, le reclassement s’avère impossible, l’employeur doit en informer le salarié et justifier les raisons pour lesquelles aucune offre de reclassement ne peut lui être faite.

#3 — La procédure de licenciement

Une fois les obligations préalables respectées et après avoir tenté de reclasser le salarié, l’entreprise peut entamer la procédure formelle de licenciement. Cette procédure débute par la convocation du salarié à un entretien préalable, au cours duquel l’employeur doit expliquer les raisons du licenciement envisagé et écouter les éventuelles observations du salarié.

Suite à cet entretien, si la décision de licencier est maintenue, l’employeur doit notifier le licenciement au salarié par lettre recommandée avec accusé de réception. Cette lettre doit clairement énoncer le ou les motifs économiques du licenciement.

Enfin, le salarié licencié a droit à une indemnité de licenciement, dont le montant varie en fonction de son ancienneté dans l’entreprise et des dispositions conventionnelles applicables.

Les risques juridiques posés par le licenciement économique

Le licenciement économique, bien que parfois nécessaire pour la survie de l’entreprise, est une procédure lourde de conséquences pour les salarié(e)s. De ce fait, la législation française l’encadre strictement pour protéger les droits des collaborateurs(rices). Tout manquement à ces obligations peut exposer l’entreprise à des risques juridiques majeurs. En voici les trois principaux.

❌ L’absence de cause réelle et sérieuse

L’un des premiers écueils à éviter est de procéder à un licenciement économique sans cause réelle et sérieuse. La loi exige que le licenciement pour motif économique repose sur des motifs non inhérents à la personne du salarié, tels que des difficultés économiques ou des mutations technologiques. Si un employeur ne peut pas démontrer l’existence de telles raisons, le licenciement peut être considéré comme abusif. Dans un tel cas, l’entreprise s’expose à des sanctions financières, notamment le paiement d’indemnités pour licenciement sans cause réelle et sérieuse.

❌ Le non-respect de la procédure de licenciement

La procédure de licenciement économique est strictement encadrée par la loi. Elle impose, entre autres, la consultation préalable du comité économique et social (CSE) et la notification du licenciement par lettre recommandée. Tout manquement à ces étapes peut rendre le licenciement irrégulier, exposant l’entreprise à des sanctions financières et juridiques.

❌ Le non-respect de l’obligation de reclassement

Avant de procéder au licenciement, l’employeur a l’obligation de chercher toutes les possibilités de reclassement du salarié au sein de l’entreprise ou du groupe. Si cette obligation n’est pas respectée, le licenciement peut être jugé sans cause réelle et sérieuse, et l’entreprise peut être tenue de verser des indemnités supplémentaires au salarié.

Pour conclure, le licenciement économique, bien qu’essentiel pour certaines entreprises en difficulté, est une procédure encadrée par un cadre juridique rigoureux. Il est impératif pour les entreprises de bien comprendre et respecter leurs obligations pour garantir les droits des salarié(e)s et éviter des conséquences juridiques et financières lourdes. En outre, il faudra veiller à se tenir informés des évolutions législatives pour appliquer ce processus complexe tout en préservant la réputation et la stabilité de l’entreprise.

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Anaïs est responsable du contenu chez Factorial. Avec sa curiosité insatiable et son amour pour l'apprentissage continu, elle est constamment à l'affût des dernières tendances et des meilleures pratiques en matière de ressources humaines. Son objectif est de fournir des informations précieuses, des conseils pratiques et des ressources utiles aux professionnels des RH, afin de les aider à optimiser leur gestion des talents, à promouvoir la qualité de vie au travail et à créer des environnements de travail positifs.

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