Aller au contenu

Prime de bilan : définition, calcul et règles à connaître

Le logiciel SIRH paie qui simplifie la gestion de vos variables de paie Découvrez Factorial
·
6 minutes de lecture

La prime de bilan suscite de nombreuses questions chez les dirigeants de TPE et PME : est-elle obligatoire ? Comment la calculer ? Qui peut en bénéficier ? 

Souvent attribuée en fin d’exercice, cette prime peut être un levier de motivation pour les salarié(e)s ou une récompense pour les dirigeant(e)s. Mais attention, son versement, son imposition et sa comptabilisation obéissent à des règles précises.

Dans cet article, nous vous proposons de passer en revue tout ce que vous devez savoir sur la prime de bilan : conditions, calcul, fiscalité et bien sûr gestion RH.

Prime de bilan : définition et obligations

Qu’est-ce que la prime de bilan ?

La prime de bilan est une somme versée en fin d’exercice comptable aux salarié(e)s ou aux dirigeants de l’entreprise. Elle peut être attribuée pour : 

  • récompenser la performance individuelle ou collective, 
  • motiver les équipes,
  • ou partager une partie des bénéfices de l’entreprise. 

Contrairement à la participation ou à l’intéressement, elle repose sur une décision de l’employeur et n’est pas encadrée par une réglementation spécifique.

Elle peut prendre différentes formes :

  • Une prime collective attribuée à tous les salarié(e)s selon des critères définis par l’entreprise.
  • Une prime individuelle accordée en fonction de la performance ou de l’implication d’un(e) salarié(e)
  • Une prime spécifique aux dirigeant(e)s (gérant(e)s de SARL, mandataires sociaux), qui peut être considérée comme un complément de rémunération ou une alternative aux dividendes.

Son montant varie selon la politique de l’entreprise et les résultats financiers de l’exercice.

La prime de bilan est-elle obligatoire pour tous les salarié(e)s ?

La prime de bilan n’est pas une obligation légale pour les employeurs. Toutefois, certaines situations peuvent la rendre obligatoire :

  • Accord collectif ou convention de branche : certaines conventions imposent un partage des bénéfices sous forme de prime.
  • Usage d’entreprise : si une entreprise verse cette prime de manière répétée et sans condition particulière, elle peut être considérée comme un droit acquis. Pour la supprimer, l’employeur doit respecter une procédure formelle de dénonciation d’usage.
  • Clause contractuelle : si elle est mentionnée dans le contrat de travail d’un(e) salarié(e), elle doit être versée conformément aux conditions prévues.

En dehors de ces cas, l’employeur est libre de choisir d’attribuer ou non une prime de bilan, ainsi que d’en fixer les modalités.

Comment apparaît la prime de bilan sur le bulletin de paie ?

Si elle est versée, la prime de bilan doit figurer clairement sur la fiche de paie du (de la) salarié(e). Elle peut apparaître sous différentes appellations :

  • “Prime exceptionnelle” si elle est accordée de façon ponctuelle.
  • “Prime de bilan” lorsqu’elle est spécifiquement liée à la clôture de l’exercice comptable.
  • “Prime sur résultats” si elle dépend des performances financières de l’entreprise.
  • Prime de fin d’année” si elle est versée en fin d’année. 

Elle est intégrée au salaire brut, soumise aux cotisations sociales et fiscales, et incluse dans le revenu net imposable du(de la) salarié(e). Elle doit également être déclarée dans la DSN.

L’employeur peut choisir de verser cette prime en une seule fois ou de l’étaler sur plusieurs mois. Dans tous les cas, elle doit être clairement identifiée sur le bulletin de salaire pour éviter toute confusion avec d’autres primes ou avantages.

Calcul et comptabilisation de la prime de bilan

Comment calculer une prime de bilan ?

Le calcul de la prime de bilan varie selon la politique de l’entreprise et les critères qu’elle définit. Il n’existe pas de formule unique, mais plusieurs approches sont couramment utilisées :

  • Montant fixe défini par l’employeur : l’entreprise attribue une prime identique à tous les salarié(e)s ou modulable selon l’ancienneté, le poste ou les performances.
  • Pourcentage du résultat ou du chiffre d’affaires : certaines entreprises versent un pourcentage du bénéfice net ou du chiffre d’affaires à leurs salarié(e)s sous forme de prime.
  • Critères de performance individuelle ou collective : la prime peut être conditionnée à des objectifs fixés en début d’année (ex. atteinte d’un certain niveau de production ou de rentabilité).

Exemple de calcul basé sur un pourcentage du bénéfice :

Une entreprise dégage un bénéfice net de 100 000 €.

  • Elle décide d’attribuer 5 % de ce montant sous forme de prime collective.
  • 5 000 € sont donc répartis entre les salarié(e)s selon les critères définis par l’entreprise.

Dans le cas d’un gérant de SARL, la prime de bilan peut être assimilée à une rémunération complémentaire et doit être justifiée par des performances financières suffisantes.

Prime de bilan et cotisations sociales

Comme toute prime versée aux salarié(e)s, la prime de bilan est soumise aux charges sociales et fiscales : 

  • Soumise aux cotisations sociales : elle est considérée comme un élément de salaire et doit être assujettie aux cotisations patronales et salariales.
  • Imposable au titre de l’impôt sur le revenu : elle est intégrée au revenu imposable du salarié(e), comme le salaire de base et est concernée par le prélèvement à la source.
  • Déclarée via la DSN : l’employeur doit la déclarer dans la Déclaration Sociale Nominative (DSN).

Provisionner une prime de bilan : comment anticiper son coût ?

Une entreprise qui souhaite verser une prime de bilan doit anticiper son impact sur sa trésorerie et ses comptes annuels. Le montant de la prime peut être provisionné dès l’exercice en cours pour éviter de peser trop lourdement sur les résultats.

Trois méthodes de provisionnement sont possibles :

  1. Évaluation du montant : l’employeur définit un budget prévisionnel en fonction des résultats attendus.
  2. Enregistrement comptable : la prime est comptabilisée en charge dans le compte “6411 — Salaires et traitements” et provisionnée dans le compte “4282 — Charges à payer”.
  3. Versement effectif : lorsque la prime est payée, la charge est soldée et le montant est inscrit en salaire brut sur les fiches de paie.

Prime de bilan : les cas particuliers 

Prime de bilan et licenciement : est-elle due en cas de rupture du contrat ?

Lorsqu’un(e) salarié(e) est licencié ou quitte volontairement l’entreprise, son droit à la prime de bilan dépend des conditions définies par l’employeur.

  • Si la prime est prévue dans un accord collectif ou un contrat de travail, elle doit être versée même en cas de licenciement, sauf disposition contraire.
  • Si elle repose sur un usage d’entreprise, l’employeur peut être contraint de la maintenir si l’usage est bien établi et régulier.
  • Si elle est attribuée discrétionnairement par l’employeur, celui-ci reste libre de décider si un(e) salarié(e) sur le départ en bénéficiera ou non.

En cas de litige, un(e) salarié(e) peut saisir le Conseil de prud’hommes pour réclamer son versement si l’usage ou un accord l’imposait.

Prime de bilan et départ à la retraite : quelles sont les règles ?

Le départ à la retraite peut remettre en question le droit à la prime de bilan, notamment si celle-ci dépend des résultats de l’exercice en cours.

  • Si le(la) salarié(e) part avant la clôture de l’exercice comptable, iel risque de ne pas pouvoir prétendre à la prime si celle-ci est conditionnée aux résultats annuels.
  • Si la prime est versée chaque année de manière systématique, le(la) salarié(e) peut revendiquer son droit à en bénéficier, sauf mention contraire dans l’accord ou l’usage d’entreprise.
  • Une négociation est possible au moment du départ, notamment si l’entreprise souhaite fidéliser ses collaborateurs jusqu’à leur départ effectif.

Prime de bilan et dépôt de bilan : quelles conséquences pour les salarié(e)s ?

Lorsqu’une entreprise fait face à des difficultés économiques, la question du versement de la prime de bilan se pose.

  • Si l’entreprise est placée en redressement judiciaire, la prime peut être versée si les finances le permettent, mais elle n’est pas prioritaire par rapport aux autres créances salariales.
  • En cas de liquidation judiciaire, la prime de bilan ne sera pas versée, sauf si elle était due pour une période antérieure et inscrite parmi les créances salariales à honorer.
  • Les salarié(e)s peuvent saisir le régime de garantie des salaires (AGS) pour réclamer le paiement des sommes dues si l’entreprise ne peut plus honorer ses engagements.

Conclusion : les trois points clés à retenir 

1️⃣ La prime de bilan est une prime facultative mais encadrée : la prime de bilan n’est pas obligatoire, sauf si un accord collectif, un contrat de travail ou un usage d’entreprise l’impose. Son versement reste à la discrétion de l’employeur dans la plupart des cas.

2️⃣ Un calcul et une imposition à anticiper : qu’elle soit fixe ou basée sur les résultats de l’entreprise, la prime de bilan est soumise aux cotisations sociales et à l’impôt sur le revenu. Son impact financier doit être pris en compte dès l’exercice en cours.

3️⃣ Des cas particuliers à connaître : licenciement, départ à la retraite ou dépôt de bilan peuvent affecter le versement de cette prime. Selon la situation, un(e) salarié(e) peut être en droit de la réclamer ou non.

Automatisez vos données et documents pour générer vos fiches de paie sans tableaux Excel et sans fautes.
Demander une Démo

Articles Similaires