Salaire minimum, classification, coefficient… La grille de salaire dans le BTP évolue chaque année et 2025 ne fait pas exception. Avec les nouvelles revalorisations, il est essentiel pour les employeurs et salarié(e)s de bien comprendre les grilles applicables aux ouvriers, ETAM et cadres.
Quels sont les nouveaux minima salariaux ? Comment interpréter les classifications et coefficients ? Voici un guide complet pour maîtriser la grille salariale du BTP en 2025.
Table des matières
Grille de salaire BTP 2025 : définitions et principes
Qu’est-ce qu’une grille de salaire dans le BTP ?
La grille de salaire dans le BTP est un référentiel qui établit les salaires minimaux en fonction de la qualification, de l’expérience et du statut des travailleurs (ouvriers, ETAM, cadres). Elle est définie par les conventions collectives nationales du secteur et est régulièrement mise à jour par des accords de branche.
Ces grilles assurent une rémunération conforme à la réglementation et garantissent l’équité salariale entre les employé(e)s. Elles prennent en compte plusieurs critères, notamment :
- Le niveau de qualification : ouvrier, ETAM (Employés, Techniciens et Agents de Maîtrise), cadre.
- Le coefficient salarial : attribué en fonction de l’expérience et des compétences.
- La classification professionnelle : définie par les conventions collectives du BTP.
Les salaires minimaux sont fixés en fonction de ces critères et doivent être respectés par les employeurs. Les principales conventions collectives de référence incluent :
- La Convention collective nationale des ouvriers employés par les entreprises du bâtiment occupant jusqu’à 10 salariés du 8 octobre 1990.
- La Convention collective nationale des ouvriers employés par les entreprises du bâtiment occupant plus de 10 salariés du 8 octobre 1990.
- La Convention collective nationale des employés, techniciens et agents de maîtrise du bâtiment du 12 juillet 2006.
- La Convention collective nationale des cadres du bâtiment du 1er juin 2004.
Ces conventions précisent les grilles salariales applicables et les évolutions prévues.
Les critères de classification des salariés du BTP
Dans le secteur du BTP, la classification des salariés repose sur un système de niveaux et de coefficients. Chaque catégorie professionnelle dispose de sa propre grille, définie par les conventions collectives.
Ouvriers du BTP
Les ouvriers sont classés selon des niveaux de qualification allant de N1P1 (débutant) à N3P2 (ouvrier hautement qualifié). Chaque niveau est associé à un coefficient qui détermine le salaire minimum applicable. Par exemple :
- N3P1 — Coefficient 210 : ouvrier qualifié avec autonomie.
- N3P2 — Coefficient 230 : ouvrier professionnel confirmé.
Ces classifications sont détaillées dans les conventions collectives nationales des ouvriers du bâtiment.
ETAM (Employés, Techniciens et Agents de Maîtrise)
La classification des ETAM est structurée en niveaux, généralement de A à F, correspondant à différentes responsabilités et compétences. Par exemple :
- Niveau E : technicien expérimenté ou chef d’équipe.
- Niveau F : encadrement intermédiaire avec forte expertise.
Les coefficients associés à ces niveaux sont précisés dans la Convention collective nationale des employés, techniciens et agents de maîtrise du bâtiment du 12 juillet 2006.
Cadres du BTP
Les cadres sont classés selon un tableau de classification spécifique, prenant en compte leur fonction et leur responsabilité. Par exemple, un conducteur de travaux cadre se verra attribuer un coefficient spécifique selon son expérience et la taille des projets qu’il gère.
Ces classifications sont définies dans la Convention collective nationale des cadres du bâtiment du 1er juin 2004.
Qu’est-ce que le SMIC BTP ?
Les conventions collectives du BTP fixent les salaires minimaux conventionnels, qui ne peuvent être inférieurs au SMIC. En cas de revalorisation du SMIC, les grilles doivent être ajustées pour respecter ce seuil. Les employeurs doivent donc veiller à appliquer ces évolutions pour garantir la conformité de leurs fiches de paie et éviter tout risque de litige avec les salariés ou l’Inspection du travail.
Les grilles de salaire BTP 2025 selon le statut
En 2025, les nouvelles grilles de salaire du BTP intègrent des revalorisations salariales à la suite des négociations de branche. Ces évolutions impactent directement les ouvriers, les ETAM et les cadres du secteur. Voici les détails des minima salariaux actualisés selon chaque statut.
La grille de salaire des ouvriers du BTP
Les ouvriers du BTP sont classés selon un système de niveaux et de coefficients définis par les conventions collectives du secteur. Les minima salariaux sont déterminés en fonction de ces classifications et doivent être appliqués par les employeurs.
Minima salariaux des ouvriers en 2025
Voici les montants actualisés en 2025 pour les ouvriers du BTP (hors primes et avantages) :
Grille de salaire des ouvriers du BTP en 2025
Niveau | Coefficient | Salaire horaire brut | Salaire mensuel brut (35 h) |
N1P1 | 120 | 11,88 € | 1 801,80 € |
N1P2 | 140 | 12,30 € | 1 865,13 € |
N2P1 | 150 | 13,25 € | 1 988,64 € |
N2P2 | 170 | 14,51 € | 2 200,73 € |
N3P1 | 210 | 15,47 € | 2 346,55 € |
N3P2 | 230 | 16,84 € | 2 554,12 € |
À noter : ces salaires sont révisés annuellement selon les négociations de branche et l’évolution du SMIC BTP. Les montants exacts sont disponibles dans les accords publiés par la Fédération Française du Bâtiment (FFB) et la CAPEB.
La grille de salaire des ETAM BTP 2025
Les ETAM (Employés, Techniciens et Agents de Maîtrise) bénéficient d’une classification allant du niveau A (postes d’exécution) au niveau F (postes à responsabilités accrues).
Salaires minimaux des ETAM en 2025
Niveau | Coefficient | Salaire mensuel brut (35 h) |
A | 150 | 1 801,80 € |
B | 170 | 1 865,13 € |
C | 200 | 2 010,08 € |
D | 250 | 2 179,64 € |
E | 300 | 2 378,19 € |
F | 400 | 2 884,85 € |
Un chef de chantier ETAM est généralement classé en niveau E ou F, avec un salaire supérieur aux techniciens ou agents de maîtrise moins expérimentés.
La grille de salaire des cadres du BTP en 2025
Les cadres du BTP sont rémunérés selon un système de coefficients qui varie en fonction de leur niveau de responsabilité.
Minima salariaux des cadres en 2025
Position | Salaire annuel brut minimum |
A1 | 33 756 € |
A2 | 36 607 € |
B | 38 191 € |
B1 | 41 174 € |
B2 | 43 918 € |
B3 | 45 034 € |
B4 | 48 141 € |
C1 | 50 155 € |
C2 | 58 456 € |
Un conducteur de travaux cadre, qui supervise l’organisation et l’exécution des chantiers, relève d’un coefficient supérieur à 600, en fonction de son expérience et de la taille des projets gérés.
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Les 5 facteurs qui influencent la rémunération dans le BTP
En plus des grilles de salaire définies par les conventions collectives, plusieurs éléments influencent directement la rémunération des salariés du BTP. Ces facteurs concernent aussi bien les conditions économiques que les obligations légales et les pratiques internes des entreprises du secteur.
1. L’impact de la convention collective et des accords de branche
Les conventions collectives du BTP encadrent les salaires minimaux, mais les négociations de branche permettent d’adapter ces rémunérations en fonction des réalités du marché. Chaque année, des discussions entre syndicats de salariés et d’employeurs définissent les éventuelles revalorisations salariales.
2. Les primes et indemnités dans le BTP
En plus du salaire de base, les salariés du BTP peuvent percevoir diverses primes et indemnités, qui varient selon le type de poste et les conditions de travail :
- Prime de panier : destinée aux salariés travaillant sur des chantiers éloignés.
- Indemnité de grand déplacement : compensant les frais liés à un déplacement prolongé.
- Prime d’intempéries : versée en cas d’arrêt de travail lié aux conditions climatiques.
- Prime de rendement et d’objectifs : attribuée selon les performances individuelles ou collectives.
Ces éléments ne sont pas systématiques, mais ils peuvent représenter une part importante de la rémunération totale, notamment pour les ouvriers et les techniciens itinérants.
3. L’impact de la localisation et du marché du travail
Le salaire dans le BTP peut varier en fonction de la zone géographique. Certaines régions où la demande en main-d’œuvre est forte appliquent des rémunérations supérieures aux minima conventionnels pour attirer et fidéliser les talents.
🔍 Exemple : En Île-de-France, le coût de la vie étant plus élevé, de nombreuses entreprises appliquent des majorations salariales pour compenser les écarts avec d’autres régions.
De plus, la pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans certains corps de métier (électriciens, chefs de chantier, grutiers) pousse certaines entreprises à proposer des salaires supérieurs aux grilles officielles pour attirer les meilleurs profils.
4. L’expérience et la montée en compétences
L’ancienneté et l’acquisition de nouvelles compétences permettent aux salariés du BTP d’évoluer vers des postes mieux rémunérés. Un ouvrier débutant (N1P1) peut ainsi progresser vers un poste de chef d’équipe (N3P2) et voir son coefficient salarial augmenter.
De nombreuses entreprises du BTP encouragent la formation continue et l’obtention de certifications (CACES, habilitations électriques, formations en gestion de chantier) pour permettre une montée en compétences rapide et une meilleure rémunération.
5. La politique salariale de l’entreprise
Certaines entreprises choisissent d’aller au-delà des minima conventionnels pour attirer et fidéliser leurs salariés. Cette politique peut inclure :
- Des augmentations annuelles supérieures aux accords de branche
- Des primes d’ancienneté pour récompenser la fidélité des employés
- Des avantages en nature (véhicule de fonction, mutuelle renforcée, participation aux bénéfices)
Ces éléments varient d’une entreprise à l’autre, mais ils peuvent faire la différence dans la rétention des talents et la compétitivité salariale.
Conclusion
En 2025, la grille de salaires du BTP évolue pour s’adapter aux réalités du secteur, avec des revalorisations impactant les ouvriers, ETAM et cadres. Mais au-delà des grilles conventionnelles, d’autres facteurs comme les primes, la localisation ou l’expérience jouent un rôle clé dans la rémunération.
Pour attirer et fidéliser les talents, les entreprises du BTP doivent non seulement appliquer les minima légaux, mais aussi proposer des politiques salariales attractives. Une gestion RH efficace et une bonne connaissance des conventions collectives sont donc essentielles pour garantir une rémunération juste et compétitive.