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Les congés intempéries BTP : fonctionnement et indemnisation

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7 minutes de lecture
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Dans le secteur dynamique du BTP, les intempéries représentent un obstacle majeur pour le bon déroulement des chantiers. Alors que la météo peut s’avérer imprévisible, les entreprises du BTP se retrouvent parfois dans l’obligation de suspendre temporairement leurs activités. Cela peut mettre ainsi en péril leurs calendriers de livraison et leurs finances. Pourtant, il existe divers dispositifs permettant d’atténuer l’impact de ces aléas météorologiques sur les salariés dont le plus connu : les congés intempéries BTP.

Qu’est-ce qu’un congé intempéries BTP exactement ? Comment est-il attribué et quelles sont les modalités d’indemnisation pour les salariés concernés ? Est-il une solution viable pour assurer le bien-être des salariés tout en gérant efficacement les défis logistiques liés à la météo ? Découvrons ensemble le mécanisme des congés intempéries BTP pour comprendre comment ils contribuent à l’équilibre du secteur du bâtiment en période d’intempéries.

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Qu’est-ce les congés intempéries BTP ?

En vertu de son obligation de préservation de la santé mentale et physique de ses salariés, l’employeur est tenu de mettre en place un certain nombre de mesures en ce sens. C’est encore plus vrai dans le secteur du BTP qui doit jongler entre les impératifs de santé et les impératifs contractuels avec ses clients.

Le secteur du BTP et les intempéries

Les chantiers en extérieur, du fait de leur exposition, peuvent être impactés par diverses conditions météorologiques.

Lorsque l’on évoque les intempéries dans le secteur du BTP, il s’agit principalement de conditions atmosphériques défavorables et d’inondations. Ces éléments naturels, bien qu’inévitables, peuvent nuire à la progression normale d’un chantier.

💡L’article L5424-8 du Code du travail donne la définition suivante de l’intempérie : “Sont considérées comme intempéries, les conditions atmosphériques et les inondations lorsqu’elles rendent dangereux ou impossible l’accomplissement du travail eu égard soit à la santé ou à la sécurité des salariés, soit à la nature ou à la technique du travail à accomplir.”

Certains événements climatiques sont particulièrement redoutés dans le domaine du bâtiment. Il s’agit notamment de la neige, qui peut rendre les surfaces glissantes et dangereuses, des tempêtes, susceptibles d’endommager les structures, et des inondations, qui submergent les chantiers et rendent tout travail impossible.

Le rôle de la caisse de congés intempéries BTP

Face à ces contraintes naturelles, le secteur du BTP a mis en place des mécanismes pour pallier aux intempéries et garantir aux salariés une indemnisation en cas de nécessité. La Caisse de congés intempéries en est un rouage déterminant. Voici ses principales missions et son rôle :

  • L’indemnisation : Elle rembourse aux employeurs les indemnisations versées aux salariés lors d’arrêts causés par des intempéries.
  • La collecte : Elle recueille les cotisations des entreprises du BTP destinées à financer ces indemnisations.
  • La gestion administrative : Elle traite les demandes de remboursement, contrôle les conditions d’attribution des indemnisations et gère les déclarations d’arrêt pour intempéries.
  • Le conseil et l’information : Elle informe et conseille les entreprises sur leurs droits et obligations liés aux congés intempéries.

💡La Caisse de congés intempéries assure le bon fonctionnement du mécanisme d’indemnisation des salariés du BTP en cas d’intempéries, tout en soutenant administrativement et financièrement les entreprises du secteur.

Les obligations du salarié pendant le congé

Les salariés ne sont pas simplement en “vacances” pendant cette période. Ils ont des obligations et des droits spécifiques.

Durant un congé intempéries, le salarié est tenu de rester à la disposition de son employeur, conformément à l’article D5424-12 du Code du travail. Cela signifie qu’il ne peut pas refuser d’effectuer des travaux de remplacement ou d’autres tâches que l’employeur jugerait nécessaires.

Pendant ce congé, le salarié ne peut pas être licencié, sauf en cas de faute grave comme le prévoir l’article D5424-22 du Code du travail. Cela assure une certaine sécurité d’emploi au salarié pendant cette période incertaine. Cependant, si le salarié souhaite démissionner pendant un congé intempéries, il en a, par contre, parfaitement le droit.

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Comment bénéficier du congé intempéries BTP ?

Le congé intempéries BTP a été mis en place pour protéger les salariés face à ces aléas climatiques. Cependant, pour en bénéficier, certaines conditions et procédures doivent être respectées.

Les critères basés sur l’ancienneté et la présence sur le chantier

L’éligibilité au congé intempéries BTP n’est pas automatique. Elle est conditionnée par deux facteurs principaux liés à l’engagement du salarié sur le chantier.

  • Justifier d’un nombre d’heures travaillées suffisant : un salarié doit avoir cumulé au moins 200 heures de travail au cours des deux mois précédant le début de l’intempérie.
  • Être présent au moment de l’interruption : seuls les salariés présents sur le chantier lors de la survenue des intempéries y sont éligibles. Ce critère assure que seuls ceux directement touchés par les conditions climatiques adverses bénéficient du congé.

Les cas d’exclusions et les exceptions

Si certains salariés sont automatiquement exclus, d’autres, en situation particulière, peuvent toutefois prétendre au congé. C’est le cas de :

  • L’absence non justifiée : Si un salarié n’était pas présent sur le chantier lors de l’intempérie sans motif valable, il ne pourra pas bénéficier du congé.

Les salariés absents pour des raisons médicales (maladie, accident du travail) ou tout autre motif valablement justifié peuvent toutefois être éligibles.

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La prise de décision par l’employeur : une étape cruciale

La validation du congé intempéries repose finalement entre les mains de l’employeur, mais elle est encadrée par certaines procédures.

C’est à l’employeur, ou à son représentant sur le chantier, de déterminer si les conditions nécessitent de mettre en place un congé intempéries.

Cette décision doit être prise en collaboration avec le comité social et économique (CSE) et au regard de l’obligation de résultat pesant sur l’employeur en matière de préservation de la santé mentale et physique de ses salariés. Ce dernier joue un rôle consultatif essentiel pour s’assurer que les droits des salariés sont pris en compte et bien respectés.

Indemnisation des salariés pendant le congé intempéries

Voici comment fonctionne concrètement l’indemnisation mise en place durant les congés intempéries, ainsi que les démarches administratives y afférentes.

Les modalités d’indemnisation

Pour garantir aux salariés une rémunération juste et adaptée lors de ces périodes, le législateur a mis en place des modalités spécifiques d’indemnisation, se basant principalement sur le salaire horaire du salarié.

Avant que l’indemnisation ne prenne effet, un délai de carence d’une heure est appliqué. L’indemnisation est ensuite limitée à certaines limites horaires, soit 9 heures par jour, 45 heures par semaine et ne peut excéder 55 jours dans une année civile. Cette mise en place vise à encadrer strictement le dispositif et à éviter les abus.

Le montant de l’indemnité est calculé sur la base du salaire horaire du salarié à la veille de l’interruption du travail. Ce montant est plafonné à hauteur du plafond de la Sécurité sociale majoré de 20 %.

La formule de calcul est la suivante : nombre d’heures indemnisables x (salaire horaire de référence x 75 %)

💡Pour rappel : en cas de versement d’une indemnité de congés intempéries, l’indemnité n’excède pas les ¾ du salaire.

Remboursement de l’employeur par la Caisse de congés intempéries

L’employeur joue un rôle central dans le processus d’indemnisation, non seulement vis-à-vis du salarié, mais aussi vis-à-vis des organismes de gestion des congés intempéries.

Après avoir indemnisé le salarié, l’employeur a la possibilité de se faire rembourser par la Caisse de congés intempéries à laquelle il cotise. Cela permet de soulager l’entreprise des charges liées à ces congés imprévus.

💡Bien que l’indemnité soit exonérée en partie de cotisations sociales, elle est néanmoins soumise à l’impôt sur le revenu. 

Les formalités administratives liées à l’indemnisation

La mise en place des congés intempéries s’accompagne de formalités administratives qui requièrent une attention particulière de la part de l’employeur. L’employeur est tenu de remplir une déclaration spécifique d’arrêt pour intempéries, une démarche qui matérialise administrativement la période de congé.

Cette déclaration doit être adressée à la Caisse de congés intempéries dans un délai maximal de 30 jours suivant la reprise des travaux. Cela garantit ainsi un suivi administratif rigoureux et évite des oublis potentiellement préjudiciables tant pour l’entreprise que pour le salarié.

Ce qu’il faut retenir des congés intempéries

Le secteur du BTP, malgré sa robustesse et sa dynamique, n’est pas à l’abri des aléas météorologiques. Les congés intempéries BTP sont ainsi une réponse pragmatique et solidaire pour faire face aux défis climatiques. Ces dispositifs protègent à la fois la santé des salariés et assurent une continuité économique pour les entreprises.

Grâce à la Caisse de congés intempéries et aux mécanismes d’indemnisation, le secteur du BTP peut à la fois être résilient et faire preuve d’adaptabilité. Pour chaque acteur du BTP, qu’il soit employeur ou salarié, bien connaître ses droits et obligations en la matière est crucial. En anticipant et en étant bien informé, chacun peut ainsi naviguer sereinement, même lors de tempêtes imprévues.

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