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BTP

Convention collective du bâtiment : les points clés à retenir

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6 minutes de lecture
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La convention collective du bâtiment encadre l’essentiel de la relation entre employeurs et salarié(e)s du secteur. Elle touche aussi bien aux salaires, temps de travail, classifications et primes. La variété de métiers est aussi très large, du gros œuvre aux travaux de finition, en passant par les activités techniques ou d’encadrement. Par conséquent, il faut bien le reconnaître, ce n’est pas simple de s’y retrouver et d’agir conformément à la loi.

En effet, quelles sont ses spécificités selon le statut (ouvrier, ETAM, cadre) ? Quelles règles suivre en matière de rémunération, de déplacements ou de préavis ? Et surtout, quels changements sont à prévoir en 2025 ? Voici un décryptage complet des points clés à retenir.

Qu’est-ce que la convention collective du bâtiment ?

La convention collective du bâtiment est un accord négocié entre les organisations patronales (comme la FFB ou la CAPEB) et les syndicats de salariés. Elle complète les dispositions du Code du travail en tenant compte des spécificités du secteur BTP.

Elle précise notamment :

  • les classifications et coefficients applicables selon les postes,
  • les salaires minimaux garantis,
  • les conditions de travail (horaires, déplacements, sécurité),
  • les modalités de rupture du contrat,
  • les droits aux congés et à la formation.

Des règles différentes selon la catégorie de salarié

Le secteur du bâtiment n’est pas régi par une seule convention collective, mais par plusieurs textes distincts, selon le statut du(de la) salarié(e) concerné(e). Ce découpage permet d’adapter les règles aux réalités de chaque catégorie professionnelle.

Les ouvriers sont couverts par deux conventions collectives nationales, en fonction de la taille de l’entreprise :

  • l’une pour les entreprises de moins de 10 salariés (IDCC 1596),
  • l’autre pour celles de 10 salariés et plus (IDCC 1597).
    Le contenu de ces deux textes est très proche, mais cette distinction historique reste en vigueur.

Les ETAM (employés, techniciens et agents de maîtrise) relèvent de la convention collective du 12 juillet 2006 (IDCC 2609).
Les cadres sont rattachés à la convention collective du 1er juin 2004 (IDCC 2420).

Chaque convention précise les classifications, les salaires minimaux, les droits aux congés, les conditions de travail et les modalités de rupture du contrat, en complément des règles du Code du travail.

Un champ d’application large

La convention collective bâtiment s’applique à toutes les entreprises du secteur, qu’elles soient ou non adhérentes à un syndicat patronal, dès lors qu’elles exercent une activité relevant du BTP (code APE/Naf correspondant).

Elle concerne donc une grande diversité de métiers : maçonnerie, couverture, plomberie, électricité, menuiserie, peinture, etc.

Les dispositions sont applicables sur l’ensemble du territoire français (hors DOM-TOM, sauf extension expresse) et couvrent tous les salarié(e)s liés par un contrat de travail : CDI, CDD, contrat de chantier, etc.

Les principales dispositions de la convention collective bâtiment

La convention collective du bâtiment encadre de manière détaillée les conditions de travail dans les entreprises du secteur, en complétant les règles du Code du travail. Certaines dispositions varient selon la catégorie du salarié (ouvrier, ETAM, cadre) ou la taille de l’entreprise.

Durée du travail et heures supplémentaires

La durée hebdomadaire de référence est de 35 heures pour les ouvrier(e)s et les ETAM, et de 39 heures pour les cadres, sauf accord spécifique.
Les heures effectuées au-delà donnent lieu à une majoration, selon les règles suivantes :

  • +25 % de la 36e à la 43e heure,
  • +50 % à partir de la 44e heure,
  • +100 % pour le travail de nuit, le dimanche ou les jours fériés.

Le contingent d’heures supplémentaires est fixé à 300 heures par an, depuis l’avenant de 2018.

Rémunération, classifications et coefficients

La convention collective fixe des grilles de salaires minimaux selon la catégorie, le niveau de qualification et le coefficient attribué à chaque poste.

  • Pour les ouvrier(e)s, quatre niveaux de qualification sont définis, chacun associé à un coefficient (ex. : 185 pour un ouvrier professionnel).
  • Pour les ETAM, huit niveaux sont prévus, du niveau A (employé débutant) au niveau H (agent de maîtrise confirmé).
  • Pour les cadres, plusieurs positions (A à D) sont associées à des coefficients allant de 60 à plus de 160, en fonction de l’expérience et des responsabilités.

Ces grilles sont revues chaque année par les partenaires sociaux, au niveau régional pour les ouvrier(e)s et les ETAM, et au niveau national pour les cadres.

Indemnités de déplacement, repas et prime de vacances

Les salarié(e)s du bâtiment amenés à travailler hors de leur résidence habituelle peuvent bénéficier de plusieurs indemnités, dès lors qu’ils se déplacent pour le compte de l’employeur :

  • Indemnité de trajet, pour compenser le temps passé à se rendre sur le chantier ;
  • Indemnité de transport, liée aux frais engagés pour se déplacer ;
  • Panier repas, si le salarié ne peut pas rentrer déjeuner chez lui.

Pour les missions de longue durée, une indemnité forfaitaire peut être prévue, et un voyage hebdomadaire vers le domicile est pris en charge lorsque le(a) salarié(e) est éloigné(e) de sa famille.

La prime de vacances est également prévue : elle correspond à 30 % de l’indemnité de congés payés, versée si le(la) salarié(e) justifie d’au moins 6 mois de présence dans le secteur BTP (toutes entreprises confondues, affiliées à une caisse de congés payés).

Congés, absences et préavis

La convention collective édicte des règles précises en matière de :

  • Congés payés : 2,5 jours ouvrables par mois travaillé, gérés par la caisse de congés du BTP.
  • Congés spéciaux : mariage, décès, naissance… des jours d’absence sont accordés sans réduction de salaire.
  • Préavis : en cas de démission ou de licenciement, la durée varie selon la catégorie, l’ancienneté et l’âge du salarié. Exemple :
    • Ouvrier : 1 mois après 6 mois d’ancienneté, 2 mois à partir de 2 ans.
    • Cadre : 2 à 3 mois selon l’ancienneté.
    • Des aménagements sont possibles d’un commun accord.

Les congés intempéries

Lorsqu’une météo extrême empêche le travail sur chantier, les congés intempéries permettent de suspendre l’activité tout en indemnisant les salarié(e)s. Pour en bénéficier, le(la) salarié doit avoir travaillé 200 heures sur les 2 mois précédents et être présent(e) lors de l’arrêt.

L’indemnité couvre jusqu’à 75 % du salaire horaire, dans la limite de 55 jours par an. L’employeur avance le paiement et se fait rembourser par la Caisse de congés intempéries.

Ce que les entreprises doivent retenir (et faire) en 2025

La convention collective du bâtiment évolue régulièrement. En tant qu’employeur, vous devez rester à jour pour sécuriser vos pratiques RH et éviter les litiges.

Voici les points à surveiller en priorité cette année :

1. Vérifiez les salaires minimaux applicables

Les nouvelles grilles de salaires 2025 sont déjà publiées dans plusieurs régions (Centre-Val de Loire, Normandie, Hauts-de-France…).

🔎 À faire : contrôlez les barèmes en vigueur selon votre localisation et le statut de vos salariés (ouvrier, ETAM ou cadre). N’oubliez pas que ces salaires sont des planchers légaux.

2. Mettez à jour les classifications et coefficients

Le coefficient de chaque salarié doit correspondre à son niveau de responsabilité, d’autonomie et d’expertise.

🔎 À faire : vérifiez que chaque poste est bien rattaché à la bonne classification dans votre SIRH ou logiciel de paie. En cas de doute, appuyez-vous sur les emplois repères.

Bon à savoir : les emplois repères, un outil clé pour bien classer vos salarié(e)s

La convention collective du bâtiment propose des emplois repères pour chaque catégorie de personnel (ouvrier, ETAM, cadre).
Il s’agit de descriptions type s de postes qui permettent d’attribuer le bon niveau de classification et le coefficient correspondant.

Exemple : un chef d’équipe position 2 (ouvrier) correspond à un coefficient 270. Ce classement fixe à la fois son salaire minimum conventionnel et son positionnement hiérarchique. Un mauvais classement peut entraîner :

  • un salaire en dessous des minimas légaux,
  • un risque de litige en cas de rupture du contra ,
  • un redressement lors d’un contrôle.

Ce que vous pouvez faire avec un outil comme Factorial :

  • créer des fiches de poste alignées sur les emplois repères,
  • automatiser le calcul des salaires conventionnels,
  • garantir la conformité de vos contrats de travail.

3. Appliquez correctement les indemnités de déplacement

Les indemnités de trajet, t ansport et panier repas doivent respecter les barèmes en vigueur dans votre département.

🔎 À faire : consultez les accords locaux (notamment en Rhône-Alpes et dans le Nord) et adaptez vos pratiques selon la durée et la fréquence des déplacements.

4. Anticipez les futurs changements

Des négociations  ont en cours pour réviser les classifications, valoriser l’expérience terrain et mieux encadrer le CDI de chantier.

🔎 À faire : gardez un œil sur les communications de votre  édération  u de votre éditeur de paie.

En résumé

Appliquer la convention collective du bâtiment va bien au-delà de la simple question de conformité. C’est aussi un levier pour structurer v—s pratiques RH, prévenir les litig s et valoriser vos équipes.
En 2025, les priorités sont claires : salaires, classifications, indemnités de déplacement… tout évolue rapidement et nécessite de se tenir informé(e).

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Joris est SEO Content Specialist chez Factorial, où il met ses talents d’optimisation et de stratégie éditoriale au service d’une mission : aider les PME à digitaliser et simplifier leur gestion RH. Passionné par les mots bien placés et les sites bien référencés, il aime créer du contenu qui attire, engage et convertit. En dehors des écrans, il déconnecte volontiers avec un ballon, un appareil photo ou un billet d’avion.