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Difficultés de recrutement : comprendre les causes pour mieux recruter

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7 minutes de lecture
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Le marché du travail français joue un drôle de tour aux recruteurs en 2025.

D’un côté, les intentions d’embauche dégringolent de 12,5% par rapport à 2024, avec seulement 2,4 millions de projets de recrutement prévus selon l’enquête BMO de France Travail. De l’autre, la réalité sur le terrain reste inchangée : 50,1% de ces projets sont jugés difficiles à concrétiser. Autrement dit, un recrutement sur deux tourne au parcours du combattant.

Ce paradoxe révèle une vérité que les chiffres bruts masquent mal : embaucher en France ne se résume plus à publier une offre d’emploi et attendre les candidatures. Les entreprises se heurtent à une pénurie de talents qualifiés, des conditions de travail parfois peu attractives, et une concurrence féroce entre employeurs. Résultat ? Des postes qui restent vacants pendant des mois, des équipes surchargées, et une activité économique qui peine à décoller.

Dans cet article, on décrypte l’état réel du marché du travail, on identifie les vraies causes de ces blocages, on zoome sur les secteurs les plus touchés, et surtout, on vous donne des solutions concrètes pour transformer votre processus de recrutement.

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Le paradoxe du marché du travail français en 2025

Les chiffres de France Travail dessinent un tableau pour le moins surprenant. L’enquête Besoins en Main d’Œuvre 2025 annonce 2,4 millions de projets de recrutement, soit une chute de 12,5% en un an. On pourrait croire que recruter devient plus facile, que l’offre et la demande se rééquilibrent enfin. Raté.

La moitié des recrutements reste compliquée, avec ce taux de difficulté à 50,1% qui refuse de baisser franchement malgré un léger recul de 7,3 points. Plus révélateur encore : selon les données DARES publiées en avril 2025, trois métiers sur quatre sont en tension forte ou très forte, représentant 68% de l’emploi total. Ce niveau de tension se maintient au plus haut depuis 2011.

Autre indicateur parlant : le taux d’emplois vacants s’établit à 2,4% au premier trimestre 2025, soit 466 600 postes qui cherchent preneur. Certes, c’est moins qu’au pic de fin 2022 (-31%), mais ça représente toujours près d’un demi-million d’opportunités qui restent dans les limbes.

Le paradoxe est là : moins de volume, mais autant de galère pour dénicher les bons profils.

Les vraies causes de ces difficultés persistantes

La pénurie de candidats qualifiés

Premier constat, brutal : 85% des recruteurs pointent du doigt le manque de candidatures.

Les CV n’arrivent tout simplement pas, ou alors en nombre insuffisant pour espérer dénicher la perle rare. Derrière ce phénomène se cache un problème plus profond d’inadéquation entre formation et emploi. Les compétences spécifiques dont les entreprises ont besoin ne correspondent pas à celles disponibles sur le marché.

Le décalage s’aggrave même : 76% des recruteurs constatent un fossé entre les compétences des candidats et leurs besoins réels, soit 5 points de plus qu’en 2023. Pour certains métiers techniques ou très spécialisés, trouver quelqu’un qui coche toutes les cases relève de la quête du Graal.

Des conditions de travail peu attractives

La DARES a intégré en 2023 un nouveau facteur dans son analyse des tensions : la non-attractivité salariale. Ce n’était pas un hasard. Les chiffres parlent : 85% des entreprises qui proposent des conditions contraignantes peinent à recruter. Horaires décalés, travail de nuit, pénibilité physique, mobilité géographique imposée… autant d’éléments qui font fuir les candidats potentiels, surtout quand la rémunération ne compense pas ces désagréments.

Le salaire compte, évidemment, mais pas que. L’équilibre vie pro-vie perso, les perspectives d’évolution, l’ambiance de travail entrent désormais en ligne de compte dans les arbitrages des candidats. Une entreprise qui n’a rien d’autre à offrir qu’un bulletin de paie moyen part avec un sérieux handicap.

Une concurrence accrue entre employeurs

La bataille pour attirer les talents fait rage. 64% des PME et 71% des ETI ou grandes entreprises évoquent cette concurrence comme facteur de difficulté. Même pour les cadres, où la situation s’améliore légèrement, 53% des recruteurs mentionnent la guerre des talents.

Dans certains secteurs stratégiques – tech, santé, ingénierie –, c’est carrément la surenchère. Les entreprises qui n’ont pas travaillé leur marque employeur ou qui ne peuvent pas rivaliser sur le plan financier se retrouvent systématiquement distancées.

Secteurs et métiers en première ligne

Les secteurs qui trinquent le plus

La construction mène le peloton de tête avec 71,5% de difficultés de recrutement, un chiffre qui donne le tournis. Le BTP enchaîne les années compliquées, et le premier trimestre 2025 confirme la tendance avec 68% des entreprises du secteur toujours dans le rouge. Maçons, électriciens, plombiers… les métiers du bâtiment sont en tension structurelle.

L’industrie n’est pas en reste. 90% des entreprises industrielles ont connu des difficultés en 2024, un score qui place ce secteur parmi les plus sinistrés. La santé et les services à la personne complètent ce trio infernal, avec des besoins criants en aides à domicile et auxiliaires de vie.

Le top 5 des métiers impossible à pourvoir

Les chiffres de France Travail sont sans appel. Les techniciens et agents de maîtrise en maintenance électrique caracolent en tête avec 88% de difficultés. Suivent les carrossiers automobiles (86%), les couvreurs (85%), les aides à domicile (84%), et les employés et techniciens commerciaux de la banque (84%).

Ces métiers partagent souvent les mêmes caractéristiques : compétences techniques pointues, formations longues, conditions de travail exigeantes, et rémunérations pas toujours à la hauteur.

Les cadres, une exception relative

Du côté des cadres, la situation s’améliore doucement. 54% des entreprises ont rencontré des difficultés pour recruter des profils qualifiés en 2024, soit 6 points de mieux qu’en 2023. La durée moyenne de recrutement reste stable à 12 semaines. Pour le troisième trimestre 2025, 65% anticipent encore des difficultés, mais c’est 17 points de moins sur un an. Une embellie timide, mais réelle.

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Les impacts concrets sur les entreprises

Les difficultés de recrutement ne sont pas qu’un problème RH, elles se répercutent directement sur l’activité économique. Des projets retardés faute de main-d’œuvre, des commandes refusées parce que les équipes sont déjà à flux tendu, une croissance bridée alors que la demande existe… Le manque de bras et de cerveaux coûte cher.

La pression sur les équipes en place grimpe mécaniquement. Les collaborateurs présents compensent les postes vacants, accumulent les heures sup’, et finissent par craquer ou démissionner. Ce turnover alimenté par la surcharge crée un cercle vicieux difficile à briser. La productivité en prend un coup, tout comme la motivation.

Côté finances, les coûts de recrutement explosent. Multiplication des canaux de diffusion, recours à des cabinets spécialisés, primes de cooptation… les entreprises dépensent sans garantie de résultat. Les PME sans marque employeur établie se retrouvent particulièrement démunies face aux grands groupes qui peuvent offrir davantage.

Enfin, ces difficultés creusent l’écart de compétitivité. Les entreprises qui parviennent à recruter et fidéliser prennent une longueur d’avance décisive sur celles qui restent bloquées.

Les solutions pour sortir de l’impasse

Face à ces difficultés persistantes, une politique de recrutement structurée devient indispensable. Voici comment la construire.

Repenser son processus de recrutement

Première étape : simplifier les candidatures.

Trop d’entreprises perdent des talents potentiels avec des parcours de candidature dignes d’un labyrinthe administratif. Formulaires à rallonge, multiplication des étapes, délais de réponse interminables… autant de freins à éliminer. Un processus fluide fait la différence, surtout quand les candidats comparent plusieurs opportunités.

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L’expérience candidat mérite une attention particulière. Communication transparente sur les étapes, feedback rapide même en cas de refus, clarté sur les conditions et le poste… ces détails construisent votre réputation d’employeur. Un candidat bien traité, même non retenu, peut recommander votre entreprise ou postuler plus tard.

Diversifiez vos canaux de sourcing au lieu de compter uniquement sur les jobboards traditionnels. Les réseaux sociaux, les partenariats avec des écoles et organismes de formation, la cooptation interne… ces stratégies de sourcing alternatives touchent des profils que vous n’auriez jamais croisés autrement.

L’immersion professionnelle constitue également une approche innovante pour tester des candidats en conditions réelles. Utilisez vos données de recrutement pour évaluer ce qui fonctionne réellement : suivez les bons indicateurs de recrutement pour ajuster votre stratégie.

Travailler sa marque employeur

Votre proposition de valeur doit ressortir clairement : qu’est-ce qui vous différencie des autres employeurs ? Horaires flexibles, télétravail, formation continue, ambiance de travail, projets stimulants… identifiez vos atouts et mettez-les en avant. Pas besoin d’inventer, soyez authentiques. Nos 5 conseils pour attirer les bons candidats vous aideront à construire une proposition de valeur qui fait mouche.

Augmentez votre visibilité là où vos candidats cibles se trouvent. LinkedIn pour les cadres, Instagram pour les jeunes diplômés, forums spécialisés pour les profils techniques… chaque audience a ses canaux privilégiés. Soignez votre réputation en ligne : les avis d’employés sur Glassdoor ou Welcome to the Jungle comptent énormément dans les arbitrages des candidats.

Adapter ses exigences et offres

Revoyez vos critères de sélection. Plutôt que de chercher le mouton à cinq pattes avec dix ans d’expérience exacte, privilégiez le potentiel et la capacité d’apprentissage. Quelqu’un de motivé avec 70% des compétences peut vite monter en charge avec un bon accompagnement.

Améliorez vos conditions de travail : télétravail partiel ou total, horaires aménagés, semaine de quatre jours… ces arrangements coûtent souvent moins cher qu’une augmentation salariale et font souvent pencher la balance. Le recrutement à distance ouvre d’ailleurs votre vivier de talents à l’ensemble du territoire, voire au-delà. Ajustez la rémunération au marché si vous êtes en dessous, sinon vous perdez votre temps.

Proposez des formations pour combler les lacunes de compétences plutôt que d’attendre le candidat parfait qui n’existe peut-être pas. Créez des partenariats avec l’enseignement supérieur et les organismes de formation professionnelle pour développer des viviers de talents sur mesure.

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Ce qu’il faut retenir

Le paradoxe français du recrutement en 2025 tient en une phrase : moins d’intentions d’embauche, mais toujours autant de difficultés pour concrétiser. La moitié des projets restent compliqués à finaliser, preuve que le problème ne se règle pas tout seul avec la baisse des volumes.

Ces difficultés de recrutement ne constituent pas une fatalité. Elles appellent une adaptation stratégique sur trois fronts : optimiser votre processus pour offrir une meilleure expérience candidat, construire une marque employeur qui attire naturellement, et revoir vos exigences pour les aligner sur la réalité du marché. Les entreprises qui refusent d’évoluer continueront de ramer pendant que d’autres recruteront.

La perspective 2025-2026 laisse entrevoir un rééquilibrage progressif, surtout pour les cadres. Mais les secteurs en tension structurelle – construction, industrie, santé – devront composer avec ces contraintes encore longtemps.

L’heure est venue d’évaluer vos pratiques de recrutement. Identifiez vos points faibles, testez de nouveaux canaux, challengez vos critères de sélection. Parce qu’attendre que le marché s’améliore tout seul, c’est prendre le risque de perdre les meilleurs talents au profit de vos concurrents les plus agiles.

Rédactrice RH freelance, je possède dix ans d’expériences professionnelles en tant que chargée de mission, puis consultante RH, au sein d’environnements variés de l’industrie, du service public de l’emploi et d'organismes de formation professionnelle continue. Ce parcours m’a permis d’aborder les thématiques liées à la GPEC, à la prospective RH et l'ingénierie de formations et d’accompagner les acteurs des territoires, les entreprises et les actifs dans la gestion des parcours et des compétences. Aujourd’hui, j’accompagne les différents acteurs de la chaîne de valeur RH à gagner en visibilité et à accompagner le changement, en produisant des contenus utiles et pertinents pour les professionnels RH et les actifs en transition.